Le moteur franco-allemand a des ratés

L'annulation au dernier moment du dîner de travail prévu lundi soir entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy est plus que symbolique. Officiellement, on fait valoir des deux côtés du Rhin un agenda de travail chargé de la chancelière allemande lié aux difficiles arbitrages d'un programme d'économies de plus de 80 milliards d'euros d'ici 2014. « La réunion devait débuter à 17 heures, puis elle a été repoussée à 19 heures, avant d'être annulée », indique Pierre Lellouche, ministre des Affaires européennes. Le menu comportait il est vrai une pièce de choix ; unifier les positions des deux capitales sur la gouvernance économique européenne avant le sommet des chefs d'État de l'Union prévu le 17 juin. Le dîner ayant été reporté au 14 juin, soit trois jours avant le grand rendez-vous européen, l'essentiel est sauvé. Mais cette annulation montre que la priorité de Berlin est d'abord intérieure. C'est en effet sur la stratégie de sortie de crise à suivre que la divergence est la plus nette. Pour Angela Merkel, la consolidation budgétaire passe avant le soutien à la demande intérieure. Exactement le contraire de ce à quoi l'exhorte Paris. « Cela devient de plus en plus difficile de travailler avec les Allemands », constate-t-on à Paris. C'est peut-être là le premier enseignement de la crise grecque, le moteur franco--allemand est sérieusement grippé. Peut-on le réparer ? R. Ju.
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