C'est Nouriel Roubini, le gourou de l'université de New York, qui l'affirme : « une chute ordonnée de l'euro constitue la meilleure chance de sauvetage de l'Union monétaire européenne ». Et de prédire qu'au cours des douze prochains mois, l'euro aura renoué avec la parité face au dollar, un niveau que l'on n'a pas revu depuis huit ans, voire qu'il sera tombé plus bas, vers le plancher historique de 0,8230 touché à l'automne 2000. prix de lancementEn attendant que ces prédictions, sombres pour le cours de l'euro, à défaut de l'être pour la survie de la zone euro, prennent forme, la monnaie unique a pulvérisé lundi un nouveau plancher de quatre ans, dérivant jusqu'à 1,1875 dollar. Face aux rebondissements de la crise de la dette souveraine en Europe, et aux facéties de la Hongrie (lundi le ministre des Finances a minimisé les difficultés du pays), l'euro est également tombé à un record de faiblesse vis-à-vis du franc suisse, à 1,3850 et à un point bas de neuf ans par rapport au yen, à 108,10, avant de regagner un peu de terrain à la faveur du bond de 2,8 % des commandes à l'industrie en Allemagne en avril. Certes, le niveau actuel de l'euro convient beaucoup mieux à la compétitivité des Seize que le cours de 1,51 dollar qu'il atteignait encore fin novembre. C'est d'autant moins un sujet d'inquiétude que le cours de 1,18 correspond au prix de lancement et à sa moyenne historique de l'euro depuis sa création. Mais son recul est de moins en moins ordonné. au point que le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker et le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, se sont déclarés lundi préoccupés par la rapidité de sa baisse. Il y a cependant un certain nombre de développements de nature à les rassurer, laissant entrevoir un allègement proche des pressions baissières sur la monnaie unique. D'abord, les positions courtes (vendeuses) nettes d'euros des grands fonds d'arbitrage sur les marchés à terme se sont allégées. Selon les statistiques hebdomadaires de la Commodity Futures Trading Commission, le régulateur américain, après avoir battu un record absolu à 113.890 contrats au cours de la semaine qui s'est achevée le 14 mai, ces positions étaient retombées à 93.325 vendredi dernier, au terme de leur troisième semaine consécutive de repli. Ensuite, les stratèges des grands banques commencent à édulcorer leurs scénarios sur l'euro. La moyenne des prévisions recueillies par l'agence Bloomberg auprès d'un panel de dix-huit économistes fait ressortir l'euro à 1,20 dollar et 115 yen à la fin de l'année, et 1,22 dollar et 123 yen fin 2011. Barclays prédit même un rebond à 1,25 dollar d'ici à décembre 20110 et Goldman Sachs à 1,35. n le niveau actuel de l'euro convient mieux à la compétitivité des Seize.

latribune.fr

08 Juin 2010, 13:12

Partager :