La marée noire renchérit le pétrole à long terme

Le nombre de puits en activité a sombré la semaine dernière à un plus-bas sur 16 ans dans le Golfe du Mexique. Sur les 123 puits de la zone, seulement 76 sont sous contrats. Parmi eux, 28 étaient exploités en eaux profondes, début mai. Mais depuis cette date, 6 plates-formes exploitant des gisements de ce type ont fermé. Ce qui ramène le nombre de puits en fonctionnement à 70 dans la zone. Et ce n'est qu'un début : ODS Petrodata prévoit de nouvelles fermetures dans les semaines à venir, alors que la règlementation se durcit aux Etats-Unis après l'explosion de la plate-forme BP, Deepwater Horizon. Le président des Etats-Unis a prolongé de six mois l'interdiction de nouveaux forages en eaux profondes ainsi qu'en Arctique. Si l'on se fie aux calculs de Sanford Bernstein, le report d'un an des projets de forage off shore pourrait réduire l'offre de pétrole à partir de 2013, d'environ 500.000 barils par jour. Un montant relativement modeste par rapport aux 88 millions de barils brûlés actuellement. Qui pourrait toutefois alimenter la hausse des cours. Selon la Deutsche Bank, les nouvelles règles du jeu qui sortiront inévitablement de cette catastrophe écologique devrait doper les cours pour les contrats de livraison de pétrole portant sur les années à venir, d'environ 5 dollars par baril. Une prévision qui se reflète déjà sur les contrats de long terme, puisque les échéances les plus lointaines du pétrole ont vu leur prime progresser fortement. Ainsi le pétrole pour livraison en 2018, qui ne cotait que 10 dollars de plus que le cru 2010 début mai, en vaut désormais 20 de plus, à 92 dollars hier. Les échéances lointaines ont en effet nettement moins baissé que l'échéance la plus rapprochée du West Texas Intermediate. Le baril de ce type de brut doux américain, pour une livraison en juillet, cotait 71,38 dollars hier soir. Le pétrole pour livraison rapprochée continue de souffrir des craintes sur la croissance économique suscitées par la crise des finances publiques européennes. Car en dehors de cela, les signaux sont au vert. La consommation des produits distillés continue en effet sa progression aux Etats-Unis. Et les livraison de brut risquent aussi de poser problème à court terme. En plus de l'interruption de certains forages off shore en raison de l'évolution des règles d'exploitation, la saison des ouragans pourrait semer le trouble dans l'offre. Selon les prévisions, la saison devrait être la pire enregistrée depuis 2005, lorsque l'ouragan Katrina avait dévasté La Nouvelle Orléans, et forcé les raffineries à la fermeture. Le pétrole brut américain ne manque en théorie pas de motifs pour repartir à la hausse, et regagner la prime historique qu'il présente d'ordinaire par rapport au brut européen. Le brent de la mer du Nord cotait encore hier plus d'un dollar de plus que le WTI. n En plus de l'interruption de certains forages off-shore, la saison des ouragans pourrait semer le trouble dans l'offre.
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