Les groupes pétroliers s'embourbent en Bourse par manque de visibilité

16% de baisse c'est la variation subie par le cours du géant pétrolier Exxon.Longtemps réputée défensive, l'industrie pétrolière a perdu de sa superbe en Bourse. Déjà l'an dernier, les valeurs du secteur sont totalement passées à côté du rebond des marchés actions. Tout comme leurs cours semblent avoir totalement ignoré l'envolée de plus de 70 % des cours du baril de pétrole WTI aux cours de l'année 2009. Durant la période, l'action de la compagnie italienne ENI n'est pas parvenue à dépasser les 10 % de progression tandis que Total a enregistré une maigre hausse de 2 %. Pis, le géant Exxon a dans le même temps abandonné plus de 16 % à Wall Street. Au cours des six derniers mois, les choses ont empiré. D'abord parce que les prix du pétrole ont dévissé de plus de 12 %. Mais pas seulement. Les pressions vendeuses se sont densifiées dans le secteur depuis l'explosion, le 20 avril, d'une plateforme pétrolière de BP dans le Golfe du Mexique. Le groupe britannique, qui a vu, entretemps, le tiers de sa capitalisation boursière partir en fumée à la City, est le premier à en avoir fait les frais. Néanmoins, les autres majors pétrolières n'ont pas échappé à la sanction. Total, Exxon et Royal Dutch Shell, dont les titres ont, dans le même temps, fondu de 2 à 12% ont suivi le mouvement. En cause, les effets collatéraux de la marée noire. Sans pouvoir la chiffrer, les investisseurs craignent que la catastrophe écologique n'incite le gouvernement américain à durcir, de manière drastique, les contraintes règlementaires dans le cadre des forages offshore (en mer). Avec comme conséquence un alourdissement de leur coût d'exploration pétrolière aux larges des côtes nord-américaines où les réserves représentent 210 milliards de barils, soit un tiers des stocks de l'Arabie Saoudite. Un tas d'or dont les groupes pétroliers pourront difficilement se priver au regard de la raréfaction des ressources. Quitte à rendre leur activité plus capitalistique. Et c'est bien cette perspective de voir les marges des compagnies s'écraser que redoutent les opérateurs. Et cela, alors qu'avant la marée noire, certain s'interrogaient déjà sur le potentiel boursier du secteur. Dans une note datée du 31 mars , les experts d'Invesco pointaient du doigt «la difficulté de trouver de nouvelles réserves pour augmenter, ou du moins remplacer, les réserves existantes en baisse, d'absorber la hausse substantielle des coûts de production, la volatilité des prix du pétrole et les besoins importants en matière de dépenses d'investissement». Pour eux, les faibles niveaux de valorisation des majors ne pourraient à eux seuls constituer un argument d'achat. Aujourd'hui, Total et Royal Dutch Shell se négocient à moins de 9 fois les profits escomptés cette année. Cela reste inférieur à la moyenne des indices européens. Fabio Marquetty
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