France-Allemagne : l'entente cordiale...entre patrons

Ils ne se quittent plus ! La semaine dernière, Ulrich Grillo, le président du Bunderverband der Deutschen Industrie (BDI), la Fédération allemande de l\'industrie, recevait Pierre Gattaz à Berlin. Ce vendredi, c\'était au tour du tout nouveau président du Medef de l\'accueillir au 55 avenue Bosquet où siège le Mouvement.Par simple politesse ? Pas vraiment. Jeudi dernier, les deux responsables avaient échangé leurs points de vue sur les thèmes de la convergence des politiques nationales mises en œuvre contre le chômage et plus largement sur l\'équilibre entre politique de relance et réduction des déficits, sur la gouvernance économique de l\'Union européenne et, entre autres, la politique énergétique. Il faut croire que Pierre Gattaz et Ulrich Grillo se sont accordés sur un certain nombre de sujets puisqu\'ils ont annoncé ce vendredi à Paris la création d\'un « comité permanent ». Son but : « faire des propositions communes et influencer les gouvernements des deux rives du Rhin mais aussi les instances européennes », a déclaré Pierre Gattaz. A terme, le comité pourrait décider de créer sa propre délégation à Bruxelles.Des réunions régulièresDans une « déclaration commune », Pierre Gattaz et Ulrich Grillo font de « l\'amélioration de la compétitivité européenne\" une priorité. Dans le domaine de l\'emploi, ils estiment que « la réponse au chômage des jeunes passe par la réduction du coût du travail et par l\'élimination systématique des obstacles qui empêchent l\'investissement et la croissance ».Pour réduire le coût de l\'énergie, trop élevé à leurs yeux en Europe, le tandem souhaite que l\'exploitation du gaz de schiste ne soit pas exclue a priori par les gouvernements. Quant au projet de taxe sur les transactions financières en cours d\'élaboration par onze Etats européens et porté par Paris et Berlin, considéré par le patronat comme « une menace » pour le financement de l\'économie.L\'Allemagne veut une France forteEn réponse à une question sur les inquiétudes récurrentes en Allemagne au sujet de la santé économique de la France, Ulrich Grillo a souligné que les entreprises allemandes voulaient « une Europe forte », et donc une « France forte ». Nous sommes préoccupés quand nous voyons que nos partenaires européens, et notamment la France, peinent à retrouver le chemin de la croissance », a-t-il déclaré, sans se risquer à commenter la politique économique du gouvernement français.Les accords de libre-échange avec les Etats-Unis ? Une chanceL\'ouverture des négociations portant sur les accords de libre-échange ne les inquiète pas. Au contraire. « Nous souhaitons des progrès sur l\'accès aux marchés mais aussi sur la coopération réglementaire et les normes techniques. Les PME devraient en particulier bénéficier de ce dernier point. Les doubles procédures d\'autorisation, de certification et de normalisation qui lui sont imposées constituent une véritable barrière commerciale. Nous estimons que la signature de l\'accord pourrait donner un élan nouveau à l\'économie européenne et à celle des Etats-Unis à hauteur de 200 milliards d\'euros par an.  
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