Médecins  : baisses de tarifs en vue dans le budget de la Sécu pour 2010

urance-maladieLes ministères du Budget et de la Santé tentent de construire un budget 2010 pour la Sécurité sociale, avec une série de pistes d'économies qui sont très loin de permettre un redressement des comptes. Parmi les mesures actuellement sur la table figurent des baisses de tarifs pour les médecins spécialistes les mieux lotis. Les biologistes pourraient en faire les frais à hauteur de 100 à 150 millions d'euros, via une baisse de la tarification de leurs actes. « La biologie française coûte 1 milliard de plus par an que la biologie allemande sans que cela soit justifi頻, justifie un proche du dossier. Les radiologues, qui perçoivent les revenus parmi les plus élevés chez les médecins, ont déjà été mis à contribution cette année via un nouveau mode de cotation de leurs actes. Ils pourraient voir à nouveau leurs tarifs baisser pour réaliser une économie proche de 100 millions d'euros. D'autres spécialités « aisées » pourraient être visées, notamment les anesthésistes, les cardiologues interventionnels et les médecins nucléaires.levée de boucliersS'agissant du forfait hospitalier, le ministre du Budget, Éric Woerth, a justifié sur Europe 1 qu'on l'augmente ? on peut « aller un peu plus loin » dit-il ?, mais sans confirmer le montant de l'augmentation évoquée par le « Journal du dimanche » (passage de 16 à 20 euros). Une hausse de 1 euro du forfait hospitalier ferait rentrer quelque 80 millions par an dans les caisses de la Sécu. La levée de boucliers de l'opposition, de syndicats et d'associations ainsi que du président de l'assurance-maladie, Michel Régereau, dénonçant les effets pervers « notamment pour les patients hospitalisés qui ne bénéficient pas d'une assurance complémentaire », pourrait tuer la hausse du forfait hospitalier dans l'?uf, ou du moins limiter son importance. D'autres pistes sont en lice, notamment celles proposées en juillet par l'assurance-maladie de baisser des prix des médicaments pour une économie de 500 à 600 millions d'euros. Éric Woerth a confirmé que le gouvernement voulait « baisser le prix du médicament » et reconnu que pour les médicaments « dont l'efficacité médicale n'est pas prouvée, la question du taux de remboursement se trouve posée ». Une baisse du remboursement de 35 % à 15 % de ce type de médicaments rapporterait environ 100 millions d'euros. Par ailleurs, si les fabricants obtenaient que le prix des cigarettes soit relevé de 6 %, cela se traduirait par une hausse mécanique du rendement de la taxe sur le tabac, pour un montant d'environ 100 millions d'euros en année pleine.Ces différentes pistes restent loin d'être à la hauteur de l'enjeu du déficit de l'assurance-maladie, qui devrait dépasser les 13 milliards d'euros l'an prochain, après 10 à 11 milliards d'euros cette année, au-delà des estimations initiales. Le gouvernement rendra ses arbitrages avant la commission des comptes de la Sécurité sociale, qui devrait finalement se tenir le 1er octobre.
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