Cure d'austérité salariale dans les entreprises en 2010

ocialDu jamais-vu depuis vingt ans ! En 2010, les hausses de salaire ne dépasseront pas, en moyenne, 2,6 %, selon les prévisions dévoilées, hier, par le cabinet de conseil en rémunération Hewitt. Des budgets d'augmentation inférieurs à ceux de 2009 (+ 2,8 %) et très en deçà des hausses enregistrées en 2008 (+ 3,3 %), selon cette enquête réalisée auprès de quatre-vingt-quatorze sociétés de tous les secteurs d'activité. « Depuis que nous interrogeons les entreprises, nous n'avions jamais vu de progression inférieure à 3 %, souligne Pierre Le Gunehec, directeur de l'activité ?conseil en rémunération globale? d'Hewitt. Ces prévisions sont le signe que, plutôt que de lancer des plans de licenciement massifs, les employeurs essaient de ne pas gonfler leur masse salariale et limitent leur budget d'augmentation. »disparitésDerrière la moyenne de + 2,6 % se cachent cependant des disparités. Parmi les moins mal lotis, les cadres, et tout particulièrement les débutants qui bénéficieront, en moyenne, de + 2,6 %. En revanche, les ouvriers, employés ou agents de maîtrise seront, eux, dans la fourchette basse, avec + 2,4 %. Un phénomène qui peut s'expliquer par la prépondérance des augmentations générales ? sur les hausses individuelles ? dans ces populations. Or l'inflation, l'un des critères déterminants de fixation des augmentations collectives, a fortement marqué le pas au cours de ces derniers mois. « Sur les 2,6 % de budget moyen, la part des hausses générales est très faible, entre 0,8 % et 1 % », estime Pierre Le Gunehec.Les négociations annuelles obligatoires sur les salaires, qui commenceront dans la plupart des entreprises dans quelques semaines, s'annoncent donc ardues. Même casse-tête en perspective pour les entretiens individuels, cruciaux dans la fixation de la part variable des cadres. « Les entreprises ne veulent pas saupoudrer. Il va donc falloir que les managers apprennent à donner 0 aux uns pour donner 6 ou 7 % aux plus performants », reprend Pierre Le Gunehec. À moins que, d'ici là, les signes de reprise n'amènent les entreprises à se défaire de la prudence dont elles font preuve pour l'instant? Et à revoir à la hausse leur budget d'augmentation pour renouer avec les + 3 %. Agnès Laurent
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