Yukio Hatoyama prend ses marques

JaponLe prochain gouvernement du Japon commence à prendre forme à mesure que se rapproche l'investiture du futur Premier ministre le 16 septembre. Selon la presse japonaise, les leaders du Parti démocrate du Japon (PDJ), grand vainqueur des élections, ont approuvé hier les choix de Yukio Hatoyama. Ce dernier dirigera le premier gouvernement d'alternance du Japon de l'après-guerre. Les Japonais surveillent scrupuleusement ses premiers choix, qui sont autant de clés pour comprendre quel sera le nouvel équilibre des pouvoirs dans l'archipel. Yukio Hatoyama a en effet remporté les élections législatives du 30 août sur la promesse qu'il reprendrait le pouvoir des mains de la bureaucratie, accusée de diriger en sourdine l'archipel faute justement de leadership politique. Lundi, il a déclaré que le Japon réduirait de 25 % ses émissions de gaz à effet de serre par rapport au niveau de 1990, allant contre un patronat qui ne veut même pas envisager d'aller au-delà de 6 %.bonnes grâcesLes premières nominations montrent que Yukio Hatoyama entend respecter ses promesses de campagne. Il nommerait Naoto Kan au bureau stratégique nation+al, nouvel organe sous l'autorité du Premier ministre. Cet ancien ministre de la Santé est devenu populaire après avoir dénoncé le scandale du sang contaminé à la barbe des hauts fonctionnaires du ministère qu'il dirigeait. Il est considéré comme un héraut du combat contre la bureaucratie. Mais Yukio Hatoyama a tout de même prévu de se conserver les bonnes grâces du ministère des Finances. Il devrait y nommer Hirohisa Fujii, un vétéran de la politique qui a déjà occupé ce poste en 1993. « Yukio Hatoyama a besoin du ministère des Finances s'il veut s'attaquer aux autres », explique un analyste. Pour Gerald Curtis, professeur à l'université Columbia et grand spécialiste du Japon. Yukio Hatoyama n'a pas le choix : « Il a besoin des bureaucrates pour mettre en place son programme. Au sein de l'administration, beaucoup de hauts fonctionnaires sont d'accord avec lui », indique-t-il. Familier de Yukio Hatoyama, qu'il fréquente depuis vingt-cinq ans, il met en doute son endurance politique : « A-t-il les qualités requises pour être un excellent politicien ? C'est un bon homme politique, qui veut plaire à tout le monde. Je crains qu'il ne cherche à être toujours d'accord avec le dernier qui a parlé. » Régis Arnaud, à Tokyo
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