Avico s'impose sur les affrètements vers La Mecque

Du 10 octobre au 20 décembre, ils seront des milliers de musulmans de par le monde à prendre l'avion pour accomplir le grand pèlerinage à La Mecque (hadj). Et parmi eux, près de 100.000 seront transportés grâce à Avico, le premier courtier aérien français, dont le siège social est à Paris. Et ce, non pas de l'Hexagone, mais au départ d'Indonésie, du Maroc ou du Bangladesh essentiellement. En effet, en comptant un autre pèlerinage, l'Umra, qui vient de s'achever, Avico a affrété cette année dix gros-porteurs (deux fois plus que l'an dernier) à des compagnies française, espagnole, italienne et portugaise pour le compte d'autres transporteurs dépourvus de ressources pour effectuer des séries de vols pour le hadj vers l'Arabie Saoudite (arrivée Médine, départ Jeddah). Un marché complexeAinsi, l'intermédiaire français a déniché deux Boeing 747 de 440 sièges à la fois pour Royal Air Maroc et Biman Bangladesh, trois autres (dont un de Corsairfly de 580 sièges) et un Airbus A330 pour l'indonésienne Garuda, et deux B767 de 275 sièges pour Saudi Arabian Airlines. Au total, cette activité représente 6.500 heures de vol et un volume d'affaires de plus de 35 millions de dollars pour Avico. La société française est donc impliquée dans près de la moitié de la vingtaine d'avions affrétés pour le hadj (au-delà des capacités propres des compagnies).« Nous avons réussi à prendre pied sur un marché improbable pour une PME française dans la sphère moyen-orientale et asiatique sans être une multinationale », se réjouit le président fondateur Mourad Majoul. Il y a une quinzaine d'années, ce marché était en grande partie aux mains des intermédiaires anglais avec une préférence pour les compagnies aériennes anglo-saxonnes en général et anglaises en particulier. « Il y avait une place à prendre dans les pays non anglo-saxons, nous l'avons fait et, aujourd'hui, nous sommes devenus une alternative à la place londonienne », explique Gilles Gompertz, le directeur général. Avico a su s'imposer sur ce marché très compliqué grâce à son savoir-faire. Les retards sont interdits, sous peine de faire déraper toutes les rotations suivantes. « Pour faire voler un avion et un équipage espagnol au Bangladesh, il faut du savoir-faire?! » souligne Mourad Majoul. La logistique est par ailleurs complexe. Avico s'occupe d'une bonne partie?: gestion des autorisations administratives, visas et logements des navigants, coordination avec les sous-traitants de maintenance locaux, couverture euro-dollars si la structure des contrats entre clients et fournisseurs la rende nécessaire.L'exemple du hadj traduit la montée en puissance d'Avico à l'exportation depuis plusieurs années. Cette activité représente aujourd'hui 40?% de son chiffre d'affaires global, lequel devrait progresser cette année de 35?%, à environ 50 millions d'euros (et un volume d'affaires historique de 80 millions). Pour continuer sa percée, cette PME créée en 1996 sort de sa manche de nouveaux atouts. En septembre, elle a ainsi rejoint le cercle très fermé des courtiers référencés par l'ONU (une dizaine), seul moyen pour répondre aux appels d'offres de ce gros affréteur.
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