Le nouveau directeur général Nicolas Moreau veut transformer Axa France

De son propre aveu,Nicolas Moreau, nouveau directeur général d'Axa France ne s'attendait pas à traiter le dossier des 3.600 agents généraux dès son arrivée. Depuis début septembre, les syndicats des agents a lancé un mouvement de boycott de la compagnie. Le nouveau patron s'est vu présenter, dès sa prise de fonctions le 1er octobre, une liste de trente-cinq revendications des agents dont vingt qualifiées d'urgentes, parmi lesquelles la souplesse tarifaire en assurance auto. « Les négociations en cours se passent bien », affirme Nicolas Moreau qui espère un accord d'ici quinze jours pour les sujets de court terme et d'ici l'été 2011 pour le plan stratégique. Car les agents généraux, qui réalisent 31 % du chiffre d'affaires d'Axa France (23,9 milliards d'euros en 2009), sont au coeur des transformations que Nicolas Moreau a prévu d'orchestrer. La première est conjoncturelle : il s'agit du redressement technique des portefeuilles, en particulier en assurance auto. La hausse tarifaire a débuté en 2010 (+4,5 à 5 % en moyenne). Elle va se poursuivre parallèlement à la réduction des coûts et à la hausse de la productivité. Une société de serviceDeuxième transformation : faire d'Axa une société de service comparable à un opérateur téléphonique. Cela suppose de permettre au client d'accéder à l'assureur selon le moyen de son choix, point-de-vente physique, téléphone ou internet, en garantissant un continu de la relation. Troisième transformation : moderniser les agences pour qu'elle deviennent « grand public », c'est-à-dire qu'elles vendent la totalité des produits de particuliers (auto, habitation, santé, prévoyance, épargne et produits bancaires). Seulement 15 % des agences répondent pour l'instant à ce modèle. La quatrième transformation concerne le développement de l'épargne. « Nous avons seulement 3% de parts de marché si l'on considère tous les segments de marché», observe le directeur général. Il veut croître, surtout sur la clientèle fortunée («affluent») «en capitalisant sur les réseaux les plus qualifiés», indique-t-il citant les 1000 agents spécialisés A2P (prévoyance et patrimoine). « Nous allons croître grâce à ces transformations, sans acquisition », ajoute Nicolas Moreau. Au contraire, certains portefeuilles jugés non rentables pourraient être cédés, par exemple les contrats d'épargne salariale des grands groupes. Séverine Sollier
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