L'éditorial de Odile Esposito

Rude semaine pour Alstom. Lundi, le fabricant de centrales électriques et de TGV annonce 4.000 suppressions de postes dans sa division Power. Ces mesures toucheront surtout les sites suisses et allemands rachetés voilà dix ans à ABB et produisant ces fameuses turbines à gaz dont les défauts avaient coûté 4 milliards d'euros au groupe français, le menant au bord de la faillite. Relatif soulagement dans l'Hexagone. À ceci près que ces réductions d'effectifs montrent à quel point ces marchés de l'énergie, point fort traditionnel de notre champion hexagonal, sont devenus difficiles.Jeudi, nouveau coup de tonnerre. Cette fois, c'est Eurostar qui laisse tomber son fournisseur historique et choisit Siemens pour dix nouveaux trains. Un camouflet d'autant plus cinglant pour Alstom qu'Eurostar, filiale de la SNCF, joue ainsi contre « l'équipe de France du ferroviaire ». Et que le gagnant n'est pas un obscur industriel chinois ou coréen proposant du matériel à prix cassé, mais le rival allemand de toujours. Alstom et le gouvernement français ont aussitôt condamné cette décision d'Eurostar, au motif que les trains de Siemens ne répondraient pas aux normes de sécurité du tunnel. Peut-être. Il n'empêche que, sur ce marché mondial très prometteur du TGV, la concurrence va se faire de plus en plus rude pour Alstom. Outre Siemens et Bombardier, les industriels chinois débordent d'ambition. Alstom peut-il, dans ce contexte, faire l'économie de partenariats ? Le ministre Dominique Bussereau appelait récemment à un « Airbus du ferroviaire ». Il serait peut-être temps de l'écouter. [email protected]
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