La CGT s'inquiète pour l'avenir de Renault Trucks

Ca n'a pas traîné. La cession par Renault d'une partie des actions détenues dans AB Volvo a aussitôt provoqué l'inquiétude de la CGT chez... Renault Trucks. Logique : l'ancienne branche poids-lourds du constructeur français (ex- RVI) a été cédée début 2001 à Volvo, en échange d'une prise de participation de Renault au capital du suédois. Et, de l'aveu même de Louis Schweitzer, alors PDG de Renault, ce rôle d'actionnaire de référence au sein du deuxième constructeur mondial de camions a permis d'éviter une restructuration trop draconienne chez Renault Trucks. Le désengagement partiel du groupe français peut donc faire naître des inquiétudes légitimes chez les 13.700 salariés, dont 10.000 en France. Et ce, alors même que le secteur européen du camion est sinistré. Après une année noire en 2009, le marché du Vieux continent (véhicules de plus de 6 tonnes) devrait croître de 10 % au plus cette année. Dans certains pays comme la France, le marché continue même de chuter (? 22 % sur les sept premiers mois).Activité ralentieDans ce contexte, Renault Trucks a certes amélioré de 16,5 % ses ventes totales (sur neuf mois) à 29.660 unités. Il a même mis fin au chômage partiel en juillet dernier, après dix jours par mois en moyenne d'arrêts de travail dans les usines au premier semestre. Mais l'activité tourne encore au ralenti. La production quotidienne atteint les 170 véhicules seulement aujourd'hui, contre 250 en moyenne avant la crise et même 310 au maximum en juillet 2008. Les ventes mondiales de Renault Trucks devraient à peine dépasser les 40.000 unités sur l'ensemble de l'année, soit moitié moins qu'en 2007, année record. 2010 sera, après 2009, la pire année de la décade. Et de loin. « Nous assistons à une légère remontée des commandes et nous attendons une hausse modeste pour 2011 », affirme-t-on prudemment chez Renault Trucks.Ceci dit, malgré cette médiocre conjoncture, les inquiétudes syndicales paraissent exagérées. Tout d'abord et jusqu'à nouvel ordre, Renault demeure le premier actionnaire du constructeur de Göteborg. Mais, surtout, la compétitivité structurelle de Renault Trucks est bien meilleure aujourd'hui qu'en 2001. Jusqu'à la crise, Renault Trucks était un bon contributeur à la rentabilité de AB Volvo. Alain-Gabriel Verdevoye
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