La nouvelle gouvernance du FMI au menu de son assemblée

Alors que s'ouvrent les assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale à Washington, la question des changes (voir ci-dessus) risque fort de bouleverser l'ordre du jour prévu. Or pour le FMI, il est urgent de régler des questions centrales en suspens telles que sa gouvernance interne qui déterminera sa légitimité aux yeux des pays émergents et lui permettra de jouer le rôle accru que la communauté internationale semble vouloir lui faire jouer face aux prochaines crises.Au moins 5 % des quotes-parts détenues par les pays « surreprésentés », en premier lieu les pays européens, au sein du FMI doivent être cédés aux pays jugés « sous-représentés », c'est-à-dire les économies émergentes, selon le projet de réforme lancé en 2008. L'objectif : répercuter l'essor de ces pays émergents dans leur niveau d'influence au sein du FMI. Un premier pas a été accompli en 2006 au bénéfice de la Chine, de la Corée, du Mexique et de la Turquie. L'Europe, « surreprésentée » par rapport à son poids économique mondial, dispose de plus de 30 % des droits de vote répartis sur 9 chaises sur les 24 que comptent le conseil d'administration du FMI. Deux sièges remis en jeuL'Union européenne (UE) vient de proposer de remettre en jeu 2 de ses sièges mais voudrait que d'autres pays surreprésentés, comme les États-Unis (16,7 % des droits de vote) ou l'Arabie Saoudite, fassent aussi un geste. Seul un nouvel équilibre aus ein du FMI lui permettra de mieux assurer son rôle de vigie et de « pompier » de l'économie capable d'alerter le monde sur les risques financiers et d'éteindre une crise. Pour rendre le FMI plus efficace, un premier pas a été accompli avec la transformation en examen obligatoire des « Programmes d'évaluation du secteur financier » qui ciblent l'état de la régulation financière des pays importants. Autre objectif, permettre au FMI de se doter des moyens pour évaluer les possibles effets des politiques menées par une grande économie, dite « systémique » (États-Unis, Chine ...) sur le reste de l'économie mondiale. Le FMI doit pouvoir organiser un débat approfondi à son conseil d'administration pour tirer les leçons de ces politiques, au-delà des simples missions conduites actuellement. Concernant ses interventions de secours, le FMI veut poursuivre sa réflexion sur les outils adaptés aux pays émergents exposés à des retraits brusques de capitaux internationaux en cas de crise (ligne de crédit de précaution...) et mettre au point un mécanisme global de stabilisation ou un filet de sécurité financier global. Laurent Chemineau
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