La télévision connectée bouleverse l'industrie des contenus

En 2014, 600 millions de téléviseurs dans le monde seront connectés à Internet, contre 200 aujourd'hui, soit en direct soit par le biais de consoles de jeux, de boîtiers ad hoc, de lecteurs Blu-ray ou DVD. C'est la prévision annoncée mercredi à Cannes au Mipcom, par Parks Associates au cours d'une conférence sur l'impact de la télévision connectée sur l'industrie des médias. Vassilis Sefredis, directeur du développement Europe de Samsung, préfère parler de « Smart TV » : il est vrai que le portail d'applications auxquel donne accès la touche « Internet » de la télécommande d'une télévision connectée ressemble à l'écran d'un « smartphone » avec ses icônes d'application. À ce stade, beaucoup d'acheteurs de téléviseur connecté n'activent pas cette fonction, mais l'usage à moyen terme devrait se généraliser. « L'objectif n'est pas d'apporter sur le téléviseur Internet tel qu'il est sur le PC », a insisté Shirlene Chandrapal, directeur Europe, de Yahoo Connected TV, le portail de services TV développé par Yahoo et embarqué par plusieurs marques de téléviseurs. Pour les chaînes de télévision, c'est la possibilité d'apporter autour d'un programme des contenus additionnels, des jeux, des services de rattrapage... Mais c'est aussi une plate-forme privilégiée pour les services de vidéo à la demande. Casse-têteLovefilm, une plate-forme anglaise de location de DVD, qui a installé son application de visionnage en direct de films sur les téléviseurs Sony et Samsung, a constaté que la consommation sur le téléviseur était bien supérieure à celle sur les PC et que le revenu moyen par abonné augmentait. Car avec ces services, à l'exception d'acteurs publics comme la BBC ou l'INA, c'est la consommation payante de fichiers qui se généralise. Une bonne nouvelle pour les producteurs et les détenteurs de catalogues. Mais un casse-tête aussi. Pour Jim Packer de MGM Worldwide Television, la vente des droits d'un programme est devenu un écheveau de « spaghettis » avec des dizaines d'accords à signer pour des fenêtres d'exploitation en paiement à l'acte, en streaming... avec ou sans exclusivité. Dans ce nouveau paysage, les services à la demande des acteurs français seront directement en concurrence avec ceux d'Apple, d'Amazon, d'Hulu... D'où, comme le craint le CSA (lire ci-dessus), la difficulté de leur imposer des obligations supérieures. I. R.
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