3 pistes d'investissement

STRONG>1. En compte titres : pour un large choix... et des frais élevésPour ne pas être enfermé dans une offre trop étroite, la solution la plus simple pour investir socialement responsable consiste à acheter des fonds directement auprès de son intermédiaire habituel. Ainsi, l'ensemble des produits (hormis les fonds d'épargne d'entreprise) sont accessibles, sans aucune restriction, en communiquant leur code Isin.Cette liberté et ce choix se paient cependant très cher. Au niveau des frais tout d'abord, puisque vous devrez supporter des courtages qui viendront s'ajouter aux frais d'entrée dans le fonds, ainsi que des frais de garde. Ils ne sont pas appliqués si vous achetez un fonds ISR mis au point par votre banque elle-même, ou si vous achetez par l'intermédiaire d'un grossiste proposant des frais réduits, mais cela limite le choix à une poignée de fonds.Autre pénalité?: la fiscalité, déjà peu clémente et qui va être alourdie dès l'an prochain. Les investisseurs ne profiteront plus du seuil de cession annuel qui permet encore de revendre 25.830 euros de valeurs mobilières dans l'année sans être taxé et le crédit d'impôt sur les dividendes sera supprimé. Sans parler de l'augmentation du taux d'impôt de 18 à 19?%, aussi bien sur les revenus que sur les plus-values. Au total, un prélèvement de 31,1?% avec les prélèvements sociaux, qui confisque près d'un tiers d'un bénéfice. C'est bien moins intéressant que dans l'assurance-vie ou dans l'épargne salariale?!E. L. 2. En assurance-vie : une possibilité encore trop rareMalgré le rabotage de ses avantages fiscaux, l'assurance-vie reste l'un des meilleurs abris pour loger des fonds ISR. Seul souci?: l'offre est encore balbutiante et rares sont les contrats à offrir un véritable choix. De plus, les assureurs ont tendance à entretenir une certaine confusion en commercialisant des fonds investissant sur des thématiques de développement durable, mais qui ne sont pas pour autant sélectionnés selon des critères extra-financiers. «?Il y a de bonnes nouvelles sur ce front, car une partie des nouveaux fonds que nous avons labellisés est destinée à être proposé dans l'assurance-vie?», se réjouit cependant Anne-Catherine Husson Traoré de Novethic.Selon nos derniers pointages, un seul contrat joue intégralement cette carte (il s'agit d'ISR Vie, vendu sur le site «?www.jepargne-utile.com, avec plus de 100 fonds), et un autre s'en approche (Solid'R Vie, de Fapès Diffusion) avec une offre à la fois ISR et développement durable. Dans les produits des grands réseaux, il existe également quelques fonds socialement responsables (à la BNP, au Crédit Agricolegricole, chez GMF, à la Macif ou à la Maif), mais ils sont rarement au coeur de l'offre et pas toujours bien mis en avant. Du côté des fonds en euros, qui reçoivent pourtant la majeure partie des sommes investies, la gestion responsable n'est pas encore à l'ordre du jour. Seul BNP Paribas Assurances a entrepris d'évaluer son actif général selon des critères extra-financiers. Assureurs, encore un effort... E. L. 3. En épargne salariale : pour l'accent mis sur la gouvernanceDans l'univers de l'épargne d'entreprise, l'offre est abondante. Le caractère ISR des fonds est labellisé par le Comité intersyndical de l'épargne salariale (CIES), une structure qui regroupe quatre grandes centrales syndicales. Les exigences du label CIES sont cependant bien inférieures à celles de Novethic. Il prévoit que tous les fonds d'une gamme doivent être gérés avec des critères extra-financiers ; le processus ISR devant s'appuyer sur les notes d'au moins deux agences. Le CIES veille également à ce que les représentants des salariés soient majoritaires aux conseils de surveillance et à ce que les fonds exercent leur droit de vote, après avis de ces conseils de surveillance. Le CIES, à l'inverse de Novethic, se penche aussi sur les frais : les fonds doivent afficher le « meilleur rapport qualité-prix » possible. Les sociétés de gestion prétendantes à ce label - très important car les fonds sont choisis par les partenaires sociaux dans les grandes entreprises - doivent montrer patte blanche en renseignant un imposant dossier, puis un comité de suivi vérifie que les discours sont suivis d'actes. Pour l'épargnant, le plan d'épargne entreprise ou le Perco offrent l'abri fiscal le plus attractif, puisqu'ils sont totalement exonérés d'impôts (mais pas de prélèvements sociaux) après cinq ans pour le PEE, ou au départ en retraite pour le Perco. E. L.
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