Le maintien à Matignon de François Fillon est privilégié pour préparer le combat de 2012

« Le président lui a demandé de dire s'il avait envie de rester. Il l'a fait et il a bien fait. » Cette phrase d'un proche de Nicolas Sarkozy donne la mesure du chemin parcouru en une semaine par François Fillon. Donné partant au bénéfice de Jean-Louis Borloo, le chef du gouvernement a effectué un rétablissement spectaculaire en témoignant publiquement mercredi de sa foi dans la « continuité » de la « politique réformiste » menée depuis 2007. Conforté, François Fillon procéderait actuellement avec Nicolas Sarkozy aux derniers ajustements pour que soit dévoilée, assez vite, une équipe de combat « resserrée » et tournée vers 2012. Le remaniement, prévu vers le 22 novembre, pourrait en effet être avancé autour du 15, les tergiversations présidentielles commençant à susciter l'ironie de la gauche. « Le président de la République est perdu. [...] En attendant, le pays n'est plus gouverné », a estimé samedi Martine Aubry. « C'est une histoire de télé-réalité qui nous est soumise depuis six mois. [...] Ce serait quand même un comble d'avoir annoncé un changement pour terminer avec les mêmes ! » a lancé dimanche François Hollande.« Exfiltration »Quelques changements sont pourtant prévus. Selon les dernières rumeurs, le chef de l'Etat se serait résolu à « exfiltrer » le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, pour nommer à sa place un autre fidèle, Brice Hortefeux. Claude Guéant remplacerait le ministre de l'Intérieur au gouvernement, faisant son entrée aux côtés de poids lourds comme Alain Juppé, pressenti pour la Défense, ou Xavier Bertrand, qui laisserait son poste de secrétaire général de l'UMP à son éternel rival, Jean-François Copé.Rigueur budgétaire oblige, le futur gouvernement sera fortement réduit. Entre douze et quinze ministres « de plein exercice » contre vingt ministres et dix-neuf secrétaires d'Etat aujourd'hui. Les ministères seront réaménagés en pôles : Economie, Budget inclus, Affaires étrangères et Commerce extérieur, Travail, Education... Interrogé samedi sur France 3 Aquitaine sur son probable retour sur la scène nationale, Alain Juppé a souligné que Nicolas Sarkozy était le seul « candidat à droite et au centre susceptible de gagner » en 2012. Un diagnostic bien différent de celui d'un autre ancien Premier ministre chiraquien. Dominique de Villepin a estimé dimanche que Nicolas Sarkozy « est aujourd'hui un des problèmes de la France ». « Cette parenthèse politique que nous vivons depuis 2007 doit être refermée », a-t-il dit sur Europe 1. Hélène Fontanaud
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