Pékin au chevet des maillons faibles européens

Après sa visite d'État en France, le président chinois, Hu Jintao, a terminé son périple européen au Portugal samedi et dimanche. Pour Lisbonne, la Chine représente un enjeu essentiel. Le Portugal supporte une lourde dette (près de 80 % de son PIB en 2009) et a dû se résoudre, comme la Grèce, l'Irlande et l'Espagne, à un drastique plan d'austérité pour abaisser son déficit public.Mais nombre d'observateurs craignent que ce remède de cheval asphyxie ces faibles économies hypothéquant leurs entrées fiscales. Pris entre les exigences des marchés financiers et de la Commission européenne, ces pays peuvent trouver en la Chine un partenaire compréhensif, au moins à court terme. « La Chine est le pays du monde avec le plus de réserves de devises, il est naturel et normal qu'elle veuille en investir à l'extérieur, et notamment au Portugal », indique le président de l'agence publique pour le Commerce extérieur (AICEP), Basilio Horta. Ces derniers mois, de nombreux responsables des gouvernements espagnol et portugais ont fait le voyage à Pékin.Mais il n'y a pas que la situation financière qui intéresse la Chine. En Grèce, ce sont dans les infrastructures, en particulier portuaires, ou encore les chantiers navals dans lesquels les entreprises chinoises vont investir pour des montants s'élevant en milliards d'euros. Le scénario pourrait se répéter avec le Portugal, qui manque encore d'infrastructures, en particulier de transport, pour accélérer son désenclavement de l'extrême sud de l'Europe, et améliorer ses liens avec son voisin espagnol. Sans compter les relations étroites des entreprises portugaises avec le monde lusophone (Brésil en Amérique du Sud, Angola et Mozambique en Afrique).Ces contrats commerciaux dans le tourisme, l'énergie, l'agroalimentaire (vin, huile...), mais aussi dans la culture, l'éducation, les sciences et technologies et le sport, signifient une présence accrue des intérêts chinois en Europe à travers ces « maillons faibles ». C'est là aussi une conséquence de la « crise grecque » dans l'Union européenne. R. Ju.
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