Financer la lutte contre le changement climatique

À Copenhague, nos chefs d'État et de gouvernement se sont engagés de manière urgente à combattre le changement climatique. Face à l'augmentation continue de la concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, le besoin d'action se fait de plus en plus pressant. Le financement de la lutte contre le changement climatique est au centre de cette question. La semaine dernière, des chefs de gouvernement éminents, des ministres chargés des questions financières et du changement climatique, ainsi que des personnalités reconnues au plan international, ont établi pour la première fois dans le rapport du groupe consultatif de haut niveau sur le financement de la lutte contre le changement climatique (AGF) comment la communauté internationale pouvait travailler ensemble pour respecter l'engagement des pays développés de mobiliser 100 milliards de dollars par an d'ici à 2020. C'est ce qu'il faut pour aider les pays en développement à enclencher une dynamique économique à faible intensité carbone, mais aussi à faire face aux effets potentiellement dévastateurs du changement climatique.Le rapport de l'AGF offre une analyse objective et approfondie des sources de financement potentielles. Chacune d'elles est évaluée au regard d'une batterie de critères exigeants, comme par exemple sa fiabilité ou sa capacité à générer des revenus sans impacter la croissance mondiale. Il montre que parvenir à réunir 100 milliards de dollars représente un vrai défi, mais un défi réalisable.Cela implique de solliciter une combinaison variée de sources de financement, publiques et privés, nationales et internationales, innovantes et traditionnelles.Cela suppose aussi de sérieux engagements de réduction des émissions carbone de la part des pays développés et un prix du carbone élevé, compris entre 20 et 25 dollars la tonne. Le rapport démontre enfin le rôle significatif que les investissements du secteur privé et les marchés carbone peuvent jouer, main dans la main, avec les financements publics pour que nos actions changent d'échelle et que nos économies se transforment. Ce rapport est avant tout un catalyseur pour agir. Il démontre que les pays développés et en développement peuvent et doivent travailler de concert, tout en reconnaissant nos responsabilités communes mais différenciées en fonction de nos capacités respectives. La tâche est difficile et les obstacles sont multiples mais ils peuvent être surmontés par une action collective pour le bien commun.Munie du rapport de l'AGF, nous pensons que la communauté internationale doit maintenant d'urgence travailler ensemble, y compris au G20, à lancer une dynamique lors de la prochaine conférence de Cancún sur le changement climatique, en vue d'aboutir à l'adoption de mesures concrètes d'ici à la conférence en Afrique du Sud qui aura lieu l'année prochaine. Il n'y a pas de temps à perdre.ParChristine Lagarde, ministre de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi, Chris Huhne, Secretary of State for Energy and Climate Change (GB), Trevor Manuel, Minister in charge of the National Planning Commission (Afrique du Sud), Tharman Shanmugartnam, ministre des Finances de Singapour.
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