Certes elle travaille avec beaucoup, beaucoup de femmes. Mod...

Certes elle travaille avec beaucoup, beaucoup de femmes. Mode oblige ! Mais Valérie Hermann, présidente de la maison Saint Laurent reconnaît qu'elle n'a croisé dans son parcours que des patrons... masculins. Ce sont eux qui lui ont fait la courte échelle. Jean Bergeron et Jean-Louis Dumas au Comité Colbert où elle a débuté en sortant d'HEC, Sidney Toledano et John Galliano lorsqu'elle arrive chez Dior. « Preuve que l'on peut trouver sa place aux côtés d'hommes de caractère », s'amuse-t-elle. Car, dans le fond, elle ne se pose pas vraiment la question du masculin et du féminin dans le monde du travail. « Cette mixité est aussi importante que la mixité culturelle. La question fondamentale d'un parcours de carrière reste la sensibilité développée pour le poste », précise-t-elle. Alors quid des ingrédients d'une réussite au féminin ? « Une femme de pouvoir c'est une femme qui assume ses choix. Rentrer élever ses enfants c'est aussi fort que de diriger une entreprise quand on est diplômée d'HEC. » Cette dirigeante au caractère bien trempé a pour ligne de conduite « d'être soi-même et de ne pas être ce que les autres voudraient qu'elle soit ». Et souligne que Saint Laurent était connu dans les années 1980 pour habiller les femmes de pouvoir, « c'est-à-dire en faire les égales des hommes avec des attributs masculins. Aujourd'hui les codes ont changé : on leur redonne du pouvoir en les habillant en jupe car c'est plus compliqué de montrer ses jambes que de les cacher. Il ne faut pas abdiquer le fait d'être femme ». Son appartenance à un réseau ? Elle l'a créé au travers de sa maison en l'ouvrant à des « success women » qu'elle reçoit deux fois par an chez Saint Laurent, le temps d'une soirée « entre amies ». Ses trois filles sont aussi des amies, qu'elle élève avec exigence et admet volontiers se nourrir de leur admiration. « En avançant, j'ai appris l'importance de prendre du temps pour me ressourcer », conclut Valérie Hermann. Élégante avec naturel, elle incarne à merveille la formule de Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient. » S. P.Les codes ont changéEn gardienne du temple, Valérie Hermann défend les valeurs de la féminité dans l'entreprise en invitant les femmes à ne pas subir et ne pas avoir peur. Mais à s'assumer tout simplement. 1985 : directrice de projets au Comité Colbert.1989 : présidente de Jacques Fath couture et parfums.1999 : responsable du prêt-à-porter Christian Dior couture et présidente de John Galliano SA. Membre du conseil d'administration de la fondation d'entreprise PPR Pour la dignité et les droits des femmes.2005 : présidente d'Yves Saint Laurent.2007 : chevalier de la Légion d'honneur.bio Présidente de Yves Saint LaurentVALÉRIE HERMANN
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