Délais de paiement : le commerce inter-entreprise s'est adapté

Bien avant la fin des accords dérogatoires, prévue en décembre 2011, le commerce inter-entreprises est quasiment prêt à intégrer le régime général en matière de délais de paiement. « Après cette période de transition, absolument nécessaire pour que nous puissions nous adapter aux nouvelles règles du jeu, nous sommes prêts ! » explique Hugues Pouzin, le directeur général de la Confédération française du commerce interentreprises (CGI), un secteur représentant 126.000 entreprises pour un chiffre d'affaires global de 670 milliards d'euros. Depuis le vote de la loi de modernisation économique (LME) en 2008, ces délais ne doivent pas dépasser 45 jours fin de mois. Invoquant notamment des problèmes de gestion des stocks, certains secteurs, dont celui du bois et des matériaux, du sanitaire-chauffage et de la quincaillerie, ont négocié des accords dérogatoires pour s'adapter selon l'échéancier suivant : 70 jours fin de mois au 1er janvier 2009, 65 jours fin de mois au 1er janvier 2010, 50 jours fin de mois au 1er janvier 2011 et 45 jours fin de mois au 1er janvier 2012. Selon l'enquête CGI réalisée par I+C, 85 % des entreprises ont déclaré ne pas avoir eu de difficulté à appliquer les délais de paiement convenus avec leurs fournisseurs. De même, 92 % de la clientèle des négociants-grossistes respectent les dispositions prévues. Pour tenir ces nouveaux délais, les entreprises ont notamment eu recours à l'optimisation logistique et à la réduction des stocks. Des améliorations sont encore possibles. En effet, 32 % des entreprises estiment que leurs clients ne respectent pas les délais prévus. Enfin, l'attitude de la puissance publique n'est toujours pas exemplaire. « Les retards sans justification sont majoritairement imputables aux collectivités locales, à l'État et aux sociétés avec participation de l'État », constate la CGI.« management catégoriel »Par ailleurs, la fluidité du commerce inter-entreprises ne dépend pas seulement du respect de ces délais. L'Autorité de la concurrence a indiqué mardi qu'une nouvelle pratique sapait la concurrence dans la grande distribution alimentaire : le management catégoriel, consistant en une collaboration plus ou moins étroite entre un distributeur et un fournisseur désigné, un « capitaine », dans le but d'animer une catégorie de produits. « Le capitaine de catégorie peut chercher à profiter de sa relation privilégiée avec le distributeur pour influencer significativement l'assortiment et l'agencement des rayons, à son avantage et au détriment de ses concurrents, surtout lorsqu'ils ont un moindre pouvoir de marché », redoute l'Autorité. Comme les TPE et les PME. Fabien Piliu
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