Dmitri Medvedev joue la détente avec les dirigeants de l'Europe

Quelques heures avant de se retrouver à Bruxelles mardi dans le cadre d'un sommet UE-Russie, « Dmitri » et « Herman » se sont envoyés des messages via le réseau social Twitter. « Suis en route pour Bruxelles où mon hôte Herman Van Rompuy a récemment rejoint Twitter. Welcome, @euHvR! », a d'abord écrit le président russe. « Merci, au plaisir de vous accueillir tout à l'heure à Bruxelles », lui a aussitôt « tweeté » le président du Conseil européen. Cet échange électronique destiné à illustrer la « modernisation » de la relation entre l'Europe et la Russie et l'engagement des deux hommes à se « suivre » ne les placent pas pour autant à l'abri des problèmes de timing. Herman van Rompuy et José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, descendus à l'avance pour accueillir leur invité à l'entrée protocolaire du Conseil européen, ont dû attendre près d'une demi-heure Dmitri Medvedev qui, lui, est arrivé en retard. Ce n'est rien cependant à côté des dix-sept années qu'a attendues la Russie, dernière grande puissance économique à ne pas être intégrée à l'OMC (Organisation mondiale du commerce), avant d'obtenir le feu vert européen pour son adhésion à l'organisation genevoise. Depuis hier, c'est chose faite. Après Washington il y a deux mois, Bruxelles a signé avec Moscou un protocole d'accord réglant les principaux différends commerciaux qui bloquaient le dossier de candidature russe, telles que la baisse des taxes douanières pour le commerce de bois ou l'utilisation des réseaux ferroviaires. « Nous avons réalisé une percée en vue de l'adhésion de la Russie à l'OMC », a déclaré José Manuel Barroso qualifiant une accession dès l'an prochain de « perspective réaliste ». Lors de leur réunion, les dirigeants ne se sont pas attardés sur les questions énergétiques. « C'est un signe que cela va mieux dans ce domaine », sourit un diplomate européen. La crainte de nouvelles coupures du gaz transitant par l'Ukraine cet hiver semble écartée par une normalisation des rapports entre Moscou et Kiev. Dmitri Medvedev s'est toutefois bien gardé de donner de quelconques garanties. « On peut juste parler d'argent en retour de la fourniture du gaz : tant qu'il y aura de l'argent, il y aura du gaz », s'est-il contenté de déclarer. Le président russe s'est par ailleurs dit « très préoccupé » par la crise de la zone euro, avouant « suivre avec énormément d'attention ce qui se passe » en Grèce, en Irlande, au Portugal et en Espagne. Voulant croire dans « les démarches raisonnables et coordonnées » entreprises par les 27, le locataire du Kremlin a conclu que « le système commercial mondial était impensable sans l'euro ».
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