Alstom fait sa révolution en Chine

Face à ses rivaux Bombardier et Siemens, Alstom tente de se faire une place dans le marché de la grande vitesse en Chine. C'est dans ce cadre que le groupe tricolore a annoncé mardi la signature d'un accord cadre avec le ministre chinois des Chemins de fer Liu Zhijun en vue de développer des coopérations et partenariats portant aussi bien sur le gigantesque marché intérieur qu'à l'international. Cet accord en rien exclusif - Bombardier en a également annoncé un similaire (voir ci-contre) - est présenté comme un « point de départ » pour la branche transport d'Alstom.Il devrait permettre au groupe français d'accentuer sa position sur le marché ferroviaire amené à être le plus grand du monde. La Chine rajoute 1.000 km de nouvelles voies ferrées par an. Ainsi espère-t-elle opérer 120.000 km de lignes en 2020 contre 86.000 actuellement, dont 50.000 à grande vitesse. L'accord devrait rapidement aboutir à des contrats selon son PDG Patrick Kron à Pékin. « On se donne trois mois pour avoir des résultats sur les marchés domestiques et internationaux », a-t-il assuré lors d'un point avec la presse. Il espère des débouchés dans les domaines de l'intercity, grande vitesse, métro et transmission ainsi que sur le design d'un train spécifiquement pour le marché chinois. « On a très envie d'élargir les collaborations dans la signalisation des grandes lignes », a-t-il ajouté. « On doit être plus présent ».Des trains « à 100 % chinois »Alstom était jusqu'alors le grand absent du marché des trains à grande vitesse. Contrairement à ses concurrents le canadien Bombardier et l'allemand Siemens, le groupe tricolore a refusé de transférer ses dernières technologies se contentant de vendre son Pendolino limité à 250 km à l'heure et a vu s'échapper de juteux contrats. Patrick Kron a refusé de commenter des propos lâchés à la presse en mars sur un éventuel transfert technologique de l'AGV, le TGV 4e génération. « Ils ne sont pas demandeurs de technologies. Ils ont désormais leurs propres trains », explique-t-il. La semaine dernière, la Chine s'est d'ailleurs vantée de détenir le train le plus rapide du monde en opération.Accusée d'avoir volé des technologies étrangères, la Chine tente de convaincre que ses trains sont 100 % issus du savoir-faire chinois et a déjà commencé à exporter rames et technologies à des coûts moindres que ses concurrents étrangers. Grâce à l'accord, Alstom espère aussi bénéficier des ces avantages comparatifs et aspire à nouveaux marchés à l'export avec ses partenaires chinois. Patrick Kron a confirmé qu'à « l'export, il y a un certain nombre de projets sur lesquels nous serons mieux ensemble que chacun de son côté ». Virgine Mangin, à Pék
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