Nouvelle polémique sur les goûters déséquilibrés des enfants

L'UFC-Que choisir pointe une nouvelle fois du doigt Kellogg's, Nutella, Oasis et autres marques de l'industrie agroalimentaire prisées des jeunes enfants. Selon l'association de consommateurs, qui publiait ce mardi une étude portant sur 340 familles, ces marques continuent de cibler les enfants de 6-12 ans dans leurs publicités, qui portent à 80 % sur des produits trop gras ou trop sucrés. « Certes la plupart des industriels, à l'exception de Nestlé, Kellogg's et Quick, sont sortis des écrans destinés aux enfants mais c'est pour mieux envahir ceux de prime time, regardés avec leurs parents par un nombre d'enfants encore plus important », dénonce Olivier Andrault, chargé de la nutrition à l'UFC-Que Choisir. Or, selon lui, ce matraquage est directement lié à une consommation de plus en plus déséquilibrée. Comparé à une étude identique effectuée en 2006, le petit déjeuné des enfants contient 55 % de produits déséquilibrés, 17 % de plus qu'il y a quatre ans. Pire, au goûter, cette proportion passe dans le même temps de 51 % à 64 %, à cause notamment des biscuits et des confiseries type Kinder. Au total, 76 % des aliments apportés par les enfants à l'école seraient trop riches en matières grasses ou sucrée. Seule les boissons seraient plus «nutritionnellement correctes» qu'avant, à 71 %, contre 66 %. L'industrie se rebiffeDe s observations qui font bondir les représentants de l'industrie incriminée. D'abord sur la méthode de l'étude. « J'aimerais savoir quelle est leur définition d'un produit trop gras ou trop sucré », pointe Cécile Rauzy, en charge de la nutrition à l'Ania (Assocation nationale des industries alimentaires). Une observation identique à celle de Sandrine Raffin, conseillère des marques sur les comportements sociaux face à l'alimentaire. « Il est totalement faux de dire que les céréales sont mauvaises et le pain beurré bon, tout dépend de l'équilibre d'ensemble du petit déjeuner », explique-t-elle. Face au lien direct effectué par l'UFC entre publicité et alimentation déséquilibrée, l'Ania rappelle la charte signée en février 2009 par l'industrie avec la ministre Roselyne Bachelot qui a renforcé la déontologie des fabricants en matière de publicité (pas d'enfants statiques, pas de situation de grignotage, etc). Une autorégulation en forme de trompe l'oeil selon l'UFC, qui en appelle une nouvelle fois aux pouvoirs publics. L'association demande notamment l'interdiction de la publicité pour les produits déséquilibrés aux heures de grande écoute. Cette nouvelle polémique intervient alors que l'Union européenne vient de voter l'étiquetage nutritionnel obligatoire sur l'ensemble des produits alimentaires et non plus seulement pour ceux qui promettent un bénéfice santé. Sophie Lécluse
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