Christine Lagarde, ministre des Finances, et Frédéric Lefèbvre, secrétaire d'État au commerce, ont tranché : les soldes flottants, périodes d'une semaine au cours de laquelle, deux fois par an, les commerçants peuvent vendre à perte, seront maintenus en sus des cinq semaines de soldes annuels. Bercy s'est appuyé sur un rapport rédigé par le Crédoc et l'Institut français de la mode (IFM) pour prendre cette décision. « 71 % des consommateurs soutiennent les soldes flottants », relève-t-il, en citant une enquête menée par l'IFM. « Et le mécanisme des soldes flottants et les promotions [...] ont permis de dégager un chiffre d'affaires supplémentaire de plus de 120 millions d'euros dans le secteur de l'habillement depuis un an et demi (dont 93 millions d'euros pour les seuls soldes flottants)», avance Bercy.L'argument étonne le Conseil du commerce de France. « Nos enquêtes internes indiquent que les soldes flottants n'ont pas généré de chiffres d'affaires supplémentaires », affirme la fédération qui regroupe 40 organisations professionnelles. La Fédération du commerce associée est, elle aussi, très étonnée. « Contre toute attente, cette période a été maintenue alors que la majorité des commerçants réunis lors de la commission sur les soldes flottants, autour d'Hervé Novelli le 14 septembre, se prononçait contre », a réagi la fédération qui représente les intérêts de groupements dont Intersport. La création de ces soldes en 2008 était censée « redonner du pouvoir d'achat aux consommateurs ». Depuis, tous les commerçants s'inquiètent de leur impact sur la perception du juste prix et sur la fréquentation des magasins pendant les soldes annuels. Le Conseil des centres commerciaux s'est dit, lui, satisfait du maintien des soldes flottants. « C'est une période bénéfique [...] pour la gestion des flux de marchandises», a rappelé l'organisme toujours ouvert à ces périodes propres à doper la fréquentation des magasins... Reste à savoir si l'adoption de dates uniques pour les soldes flottants sera retenue par Bercy. Ce serait à l'étude pour le printemps 2011. Le débat fera rage d'ici au 12 janvier, date de démarrage des soldes d'hiver. J. G.

latribune.fr

08 Déc 2010, 17:10

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