Les tentatives de rachat du britannique United Biscuits et de la division sucrière de l'australien CSR en 2010 ont manifestement laissé Bright Food sur sa faim. Selon plusieurs médias anglo-saxons, le plus gros producteur de produits alimentaires et laitiers de Shanghai a proposé entre 2,5 et 3 milliards de dollars pour acquérir GNC, spécialiste américain des vitamines et des compléments alimentaires, basé à Pittsburgh. Une opération peu susceptible de provoquer une résistance des milieux politiques ou des autorités américaines. Reste que selon l'agence Bloomberg, il s'agirait du plus gros rachat réalisé aux États-Unis par une société chinoise depuis la reprise des activités de fabrication d'ordinateurs d'IBM par Lenovo en 2004.Entreprise prospèreLes deux entités se connaissent bien : elles ont formé une co-entreprise cette année afin de permettre à GNC, à la tête de 7.100 magasins dans le monde, de se développer sur le marché chinois en pleine croissance. Bright Food, créée avec le soutien de la municipalité de Shanghai en 2006, tente pour sa part de se développer à l'international alors qu'avec 3.300 magasins, elle peine à s'imposer en Chine face à ses principaux rivaux locaux Yili et Mengniu. GNC, qui a été racheté en 2007 auprès d'Apollo par la société d'investissement Ares Management et le fonds de pension des professeurs de l'Ontario, est une entreprise prospère mais à l'actionnariat instable. Au cours des neuf premiers mois de 2010, son résultat net a bondi de 36,6 % à 51,1 millions de dollars. Mais depuis sa sortie de la Bourse en 1999, l'ex-General Nutrition Cos, fondée en 1935, est passée entre les mains de plusieurs sociétés de capital investissement et du spécialiste néerlandais de la nutrition infantile Royal Numico, depuis repris par Danone. Le rachat de GNC par Bright Food, qui selon Bloomberg est soutenue par Blackstone, pourrait être annoncé dans les prochains jours. À moins d'un revirement. En septembre, GNC envisageait plutôt un retour en Bourse et avait pour cela effectué des démarches auprès des autorités boursières américaines (SEC). E. C.

latribune.fr

08 Déc 2010, 17:10

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