Les pâtes Grand'Mère investissent dans la logistique

Quand une PME investit dans la prévention des troubles musculo-squelettiques de ses salariés, les effets sur sa productivité ne peuvent se calculer que sur le long terme. Le fabricant de pâtes Grand'Mère a fait ce pari, en consacrant 1,3 million d'euros à l'installation d'un robot palettiseur au débouché de ses trois lignes existantes de production. Avec la future encartonneuse automatique, qui mobilisera cet hiver 1,1 million d'euros supplémentaires que l'industriel basé à Marlenheim (Bas-Rhin) entend trouver à brève échéance, la PME aura supprimé une quarantaine de postes de travail pénibles, en logistique, à la fin du premier trimestre 2011. Les salariés concernés seront formés et réaffectés en amont, sur la chaîne de production.« Tout a commencé par un audit réalisé avec la médecine du travail, raconte Philippe Heimburger, président de cette entreprise familiale de 90 salariés. Le turnover est faible dans notre usine. Si nous n'avions pas agi, au fil des années, nous nous serions exposés à une augmentation de l'absentéisme. L'emprunt nécessaire au financement du robot sera en partie couvert par le moindre recours à l'intérim. » Sept ans après avoir investi dans un centre de stockage entièrement automatisé, pour 6,5 millions d'euros, l'entreprise se trouve en mesure d'affecter la quasi-totalité de ses effectifs sur la chaîne de production et au contrôle de la qualité. « Les volumes, à 12.000 tonnes en 2010, étaient stables depuis sept ans. Ils vont repartir à la hausse », prévoit Robert Heimburger, le frère de Philippe, en charge du développement commercial. En cas de succès, les pâtes Grand'Mère pourraient se doter d'une quatrième ligne de production.Nouveaux marchésConcentrée sur la fabrication, sous indication géographique protégée (IGP), de pâtes qui contiennent sept oeufs frais par kilogramme de semoule, Grand'Mère mise sur l'export pour tirer cette croissance. Présente sur une vingtaine de marchés internationaux, où elle réalise 16 % de son chiffre d'affaires, l'entreprise a commencé par suivre ses clients, les enseignes françaises de grande distribution, vers leurs nouveaux marchés (Colombie, Japon, Émirats arabes unis). Mais c'est dans les pays de l'Union européenne, plus proches, qu'elle compte trouver, seule, des débouchés complémentaires. L'allemand Rewe lui a passé commande, pour la première fois, de pâtes alsaciennes.Conscients de leur position fragile de fournisseur, dépendant à 45 % des marques de distributeurs, et face à des groupes « qui ne seront pas prêts avant janvier 2011 à négocier la répercussion des 40 % de hausse que nous subissons déjà sur nos matières premières », Philippe et Robert Heimburger tentent, par petites touches, de s'affranchir de ces grandes enseignes. De nouvelles gammes destinées à la restauration collective et commerciale ont été mises au point, sous des conditionnements en gros volumes. Et pour accompagner la tendance au snacking dans les cantines d'entreprises, les pâtes Grand'Mère lancent une gamme de plats cuisinés, micro-ondables, prêts à servir.Olivier Mirguet, à Strasbourg
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