Paris relance son idée d'Organisation mondiale de l'environnement

copenhagueAlors que se tient à Copenhague la conférence sur le climat, Paris reprend l'offensive sur la création d'une Organisation mondiale de l'environnement (OME) qui pourrait apporter un cadre institutionnel unique aux politiques environnementales mondiales aujourd'hui entre les mains de plusieurs entités. Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a rencontré ce lundi le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, pour plaider en faveur de ce projet que Paris pousse depuis près de deux décennies, sans grand succès jusqu'à présent.Depuis le sommet de l'environnement et du développement de Rio en 1992, le paysage institutionnel et juridique environnemental mondial s'est complexifié. Plus de 500 accords multilatéraux sur l'environnement (AME) ont vu le jour dont l'application est assurée avec plus ou moins d'efficacité par des entités souvent peu cohérentes. Au sein de l'ONU, les responsabilités se répartissent entre le programme pour l'environnement, celui pour le développement et de nombreuses autres agences aux et à la visibilité souvent faibles. Une OME remédierait, aux yeux de Paris, à cet émiettement. Elle pourrait offrir un contrepoids à l'OMC, à la Banque mondiale et au FMI, et pourrait faire valoir la primauté des accords multilatéraux sur l'environnement sur les règles de l'OMC.sanctionsLa question se pose avec acuité dans le cas de la lutte contre les émissions de CO2 à laquelle certains pays hésitent à s'associer et risquent de fausser la concurrence internationale entre les entreprises soumises aux quotas carbone et les autres. Une OME jouerait un rôle clé pour la surveillance de l'application des engagements qui vont être pris à Copenhague, et l'application de sanctions économiques à l'encontre des pays ne respectant pas leurs engagements.Hier, Ban Ki-moon a estimé qu'« il serait nécessaire et souhaitable d'avoir une approche très intégrée et cohérente pour faire face au changement climatique ». Mais il a aussi souligné qu'il s'agit de « l'une des propositions sur la table ». Le secrétaire général a indiqué avoir « l'intention de créer un groupe d'experts de haut niveau sur l'environnement peu de temps après l'accord de Copenhague », et laissé entendre que ce groupe, composé de présidents, d'experts, d'universitaires et de patrons, pourrait avoir la capacité de décider de sanctions à l'encontre des pays ne respectant pas leurs engagements.
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