La France renforce sa place de premier partenaire de l'Allemagne

échanges commerciauxSi la crise a permis un rapprochement politique entre la France et l'Allemagne, elle a aussi renforcé les liens commerciaux entre les deux pays. Certes, comme l'a souligné l'Office fédéral des statistiques vendredi, les échanges franco-allemands ont été frappés de plein fouet par le ralentissement économique. Entre janvier et septembre, les ventes allemandes dans l'Hexagone ont baissé de 15 % sur un an, tandis que les importations depuis la France s'affaissaient de 14,1 %. Certains secteurs ont été particulièrement touchés : les exportations allemandes de produits métallurgiques ont reculé de 42 %, celles de machines-outils de 28 %, celles d'automobiles (y compris les équipements) de plus de 25 %. Reste que malgré tout, le commerce franco-allemand résiste fermement à la tempête. L'ensemble des exportations allemandes affiche ainsi sur la même période un recul de 21 %, tandis que les importations ont baissé de 17,5 %. Deuxième fournisseur, après les Pays-Bas (dopés par le port de Rotterdam) et premier client de l'économie allemande, l'Hexagone renforce donc son statut de principal partenaire commercial de l'Allemagne. Sur les neuf premiers mois de l'année, 9,32 % des échanges allemands en valeur étaient réalisés avec la France, contre 8,76 % un an auparavant. Elle creuse ainsi l'écart avec ses concurrents, notamment avec les États-Unis et le Royaume-Uni, dont les parts dans les échanges allemands reculent.Comment expliquer cette résistance ? Axel Nitschke, responsable du commerce extérieur à la DIHK, chambre de commerce et d'industrie allemande, rappelle que « la récession française a été moins sévère que dans beaucoup d'autres pays de la zone euro », notamment en raison de sa demande intérieure. Les exportations allemandes de produits pharmaceutiques ou alimentaires montrent ainsi un recul nettement plus faible, respectivement de 1,3 % et 8,6 %, que dans le secteur des biens d'équipement. l'atout eadsMais la relation commerciale franco-allemande dispose également d'un atout de poids : EADS et ses usines des deux côtés du Rhin. Ainsi, les ventes de « véhicules autres que l'automobile », notamment de produits aéronautiques, affichent encore en 2009 une forte hausse que ce soit de l'Allemagne vers la France (+ 9 %) ou en sens inverse (+ 15 %). Ce secteur est le plus important des échanges franco-allemands (un quart du total), ce qui amortit la chute enregistrée par ailleurs. Au-delà, cependant, Axel Nitschke, estime que « pour beaucoup de PME allemandes, les relations commerciales avec la France sont devenues synonymes de stabilit頻, en raison de leur ancienneté, de l'introduction de l'euro et de la proximité géographique. Ce type de relations est donc moins remis en cause, même pendant la crise. Du coup, affirme Axel Nitschke, la France « est et restera notre plus important partenaire commercial ». Et les deux pays pourraient bien chacun profiter de la reprise de l'autre. n
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