Surchauffe dans la Silicon Valley

Facebook, Twitter, Zynga, Groupon, ces succès fulgurants ont donné des idées et des envies aux entrepreneurs en herbe de la Silicon Valley. Depuis des mois, la création d'entreprise bat son plein sur la côte ouest. « Je n'avais pas vu ça depuis des années », témoigne Jeff Clavier, à la tête de SoftTech, un fonds installé à Palo Alto (Californie) qui mise des petits tickets dans les start-up. Une effervescence favorisée par la faiblesse des sommes à miser au départ, (la standardisation des technologies a fait chuter les coûts de développement), mais surtout par la générosité des investisseurs. « C'est très facile de lever des fonds actuellement », confirme Loïc Le Meur, fondateur de la conférence LeWeb. La Valley a vu arriver une nouvelle génération de business angels. Ces particuliers, qui investissent à titre individuel dans des start-up, se sont enrichis grâce à la vente d'actions qu'ils possédaient en tant que salarié dans des entreprises à succès comme Twitter ou LinkedIn. Ces dernières ont largement assoupli les conditions de vente de leurs titres, ne demandant plus à leurs détenteurs d'attendre une éventuelle cession ou entrée en Bourse. C'est de cette manière que le groupe russe Mail.ru (ex-Digital Sky Technologies, DST) est par exemple entré au capital de Facebook, à hauteur de 8 %, selon le « Financial Times ». « Ce marché secondaire s'est énormément développé », indique Jeff Clavier. Levés de fondsPour cette génération récemment enrichie, avoir sa participation dans une start-up est du dernier chic. La preuve en chiffres : pas moins de 43 sociétés ont levé des fonds depuis début décembre aux États-Unis, pour des sommes allant jusqu'à 90 millions de dollars, selon la base de données Crunchbase (conçue par le blog Techcrunch). Résultat : le marché de l'emploi est très tendu sur la côte ouest, et les développeurs iPhone ou Android s'arrachent à prix d'or. « Il y a une mini-bulle au niveau de l'amorçage », juge Jeff Clavier, qui prédit un embouteillage dans neuf mois au moment des deuxièmes tours de table chez les capital risqueurs. Cette surchauffe prendra-t-elle de l'ampleur ? Une chose est sûre : il y aura des morts parmi les dizaines de start-up qui se sont contentées de copier les modèles existants. Mais dans la Valley, on est habitué à ce phénomène darwinien. S. C.
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