L'Allemagne pousse son économie numérique

« Le développement des technologies de l'information sont décisives pour notre compétitivité. » La chancelière Angela Merkel a réaffirmé l'importance qu'elle donnait à l'économie numérique ce mardi lors du 5e sommet sur le sujet qui se tenait à Dresde. Celle qui avait lancé en 2006 ces rencontres annuelles a jugé que l'Allemagne avait encore du chemin à parcourir. Elle s'est ainsi montrée insatisfaite d'une étude publiée par le gouvernement concernant la numérisation de 15 grandes économies internationales où l'Allemagne n'arrive qu'en septième position. Un « accord de Dresde » sera donc signé afin de fixer des objectifs pour renforcer les infrastructures et l'utilisation des nouvelles technologies ainsi que pour pallier au manque de main d'oeuvre du secteur. La fédération patronale Bitkom estime à 130 milliards d'euros les investissements nécessaires. Elle ne peut cependant pas vraiment compter sur le soutien financier du gouvernement. Ainsi, si leur demande d'une incitation fiscale à la recherche a ainsi été jugée « sensée et juste » par le ministre de l'Économie, Rainer Brüderle, le gouvernement a une priorité plus urgente : la consolidation budgétaire. Il faudra donc attendre la fin de la rigueur, c'est-à-dire au moins jusqu'en 2014. Une question d'équilibreLe gouvernement était également attendu sur la question de la protection des données et de la sécurité sur Internet. Angela Merkel a soigneusement évité le sujet, mais Rainer Brüderle, lui, a jugé que l'affaire Wikileaks, site dont il a comparé la volonté de tout publier à la « manie de tout collectionner » de la Stasi dans l'ex-RDA, prouvait que les entreprises et les administrations devaient encore faire des efforts quant à la protection des données confidentielles. Le ministre a réclamé un « équilibre entre les intérêts économiques et les exigences de sécurité ». Mais le gouvernement peine lui-même à trouver cet équilibre. La proposition de Thomas de Maizière, le ministre fédéral de l'Intérieur, d'établir dans la loi une « ligne rouge » sur les limites de ce qui est publiable sur Internet, a ainsi semblé insuffisante à sa collègue libérale de la Justice qui représente la ligne dure sur le sujet. Romaric Godin, à Francfort
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