Rébellion des salons de coiffure contre la rémunération de la musique

Les coiffeurs appellent au boycott de la musique dans leur salon. En cause, la hausse de la rémunération « équitable », collectée au profit des sociétés de gestion de droits dits « voisins », ceux des producteurs, et des artistes et interpètes de la musique. Cette rémunération passera au minimum de 27 euros par an pour un salon de moins de deux salariés, à 60 au titre de 2010 puis à 90 euros en 2011, plus 47 euros par salarié. La hausse concerne l'ensemble des lieux publics sonorisés : salons de coiffure, mais aussi commerces, cafés... Elle résulte de la décision, publiée au « Journal officiel » le 23 janvier, d'une commission, présidée par un magistrat à la cour des comptes et réunissant d'un côté les bénéficiaires de cette rémunération, de l'autre les utilisateurs, représentés par l'Union des métiers de l'industrie hôtelière et le Conseil du commerce de France. Fixée depuis 20 ans à 18 % des droits versés pour les auteurs de musique à la Sacem, la collecte a rapporté 21 millions d'euros pour les producteurs, artistes et interprètes en 2008. Écartés des discussionsUn an de discussions ont abouti en janvier à la revalorisation du barème, de 18 % à 65 % du montant des droits d'auteurs en quatre ans. Soit, à l'horizon 2014, une prévision de collecte de 70 millions d'euros. « On a été traité avec dédain. Nous avons été écarté des discussions », explique Philippe Ribeyron, secrétaire général de la Fédération nationale de la coiffure (FNC). En tant qu'artisans, la majorité des coiffeurs n'est, de fait, pas représentée par le Conseil du Commerce. Philippe Ribeyron rappelle que les quelque 60.000 salons de coiffures paient déjà à la Sacem entre 100 et 500 euros. Les buralistes s'insurgent à leur tour. « On nous demande de payer les pots cassés du téléchargement illégal », fulmine Pascal Montredon, président de la confédération des buralistes 28.000 entreprises). Une réunion de la commission ce mercredi va proposer des ajustements à la marge. La Société des producteurs de musique (Sppf) relativise : la réévaluation représente « moins d'une coupe de cheveux tous les 5 mois ». La FNC n'entend pas céder.
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