Fin 2011, l'heure était grave : tous les dossiers étaient sur la table et la direction de Groupama ne s'interdisait aucune coupe. "Nous ne prendrons pas de décision dans la précipitation. Nous avons ouvert beaucoup de chantiers et aucun scénario n'est encore arbitré", affirmait la direction de Groupama en novembre 2011. Avant d'ajouter : "Nous prenons en compte les paramètres financiers pour réaliser les meilleurs arbitrages, mais aussi les paramètres humains et industriels".Cessions d'activités "non stratégiques"En 2012, Groupama a ensuite annoncé la cession de Gan Eurocourtage, de Groupama Insurances (filiale britannique), de Proama (filiale polonaise), de Groupama Seguros (filiale espagnole) et de Groupama Private Equity. C'est désormais chose faite. Lundi 7 janvier, l'assureur vert a en effet annoncé la vente de la totalité de son activité de private equity au groupe ACG Private Equity. "Cette opération s'inscrit dans le cadre de la stratégie de Groupama de cession de ses activités non-stratégiques", lit-on dans le communiqué.Les portefeuilles de Gan Eurocourtage ont ainsi été cédés à Allianz et Helvetia, Groupama Seguros à Grupo Catalana Occidente, Groupama Insurances (hors courtage) à Ageas UK et Proama à Generali. Des cessions qui vont venir abonder les comptes 2012, mais qui laissent augurer de manques à gagner significatifs à l'avenir...Réductions de coûtsDans le même temps, l'assureur a également "dérisqué" son bilan en se séparant de certaines lignes d'actions, à l'instar de ses actions Bolloré et d'une partie des actions Société Générale. A terme, Groupama a communiqué un objectif de 5% d'investissement en actions, contre 12,8% fin 2011. Et au premier semestre 2012, il atteignait 9,9%. Sans compter sur le plan de réductions de coûts de 400 millions d'euros à horizon 2014, qui comprend des plans de départs de salariés dans différentes entités (Groupama SA, Gan Assurances, GIE Groupama Supports et Services).Groupama Banque et Amaline dans la balance ?Cela signe-t-il pour autant la fin des cession d'actifs industriels ? Rien n'est moins sûr. L'hypothèse de la cession d'autres filiales à l'international reste crédible, comme l'activité en Turquie par exemple, tandis que Groupama Banque et Amaline Assurances (qui porte notamment Amaguiz) pourraient aussi être mises en balance. "Quand on gère un groupe, il faut savoir être opportuniste. Si dans tel ou tel pays mon potentiel financier est meilleur en cédant qu'en gardant, je me poserais la question", signalait Thierry Martel, directeur général de Groupama, en mars dernier.En 2012, la direction avait déjà annoncé l'arrêt du partenariat entre Casino et Amaline, qui avait en particulier donné lieu à la distribution d'assurance sous forme de carte prépayée en supermarché. Mais le partenariat semble toujours actif. "C'est assez étonnant de maintenir des activités à perte comme Groupama Banque ou Amaguiz, alors que cela générerait des économies rapides de les céder et que leur rentabilité future est loin d'être acquise", déclarait Cyrille Chartier-Kastler, président du cabinet Facts & Figures, en mars 2012.L'assurance vie, une activité qui pèseReste l'activité d'assurance vie, qui a coûté particulièrement cher à l'assureur. Représentant près de la moitié du chiffre d'affaires du groupe en France (4.2 milliards d'euros sur 9.3 milliards d'euros), Groupama Gan Vie a été renfloué par deux fois : à hauteur de 260 millions d'euros mi-avril via des plus-values immobilières et des cessions d'actions, et pour 500 millions d'euros fin 2011, levés auprès des caisses régionales. Néanmoins, peu d'acheteurs seraient à même de s'offrir cette entité et la cession de cette activité engendrerait un casse-tête organisationnel et un manque à gagner conséquent pour les différents réseaux : Gan Assurances, Gan Patrimoine et Groupama. 

latribune.fr

08 Jan 2013, 23:02

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