Société Générale : des négociations salariales "sous anesthésie générale"

Les syndicats doivent se prononcer jeudi sur le projet d’accord sur les salaires qui leur a été présenté. Et leur appel à la grève lancé fin novembre a été mis à exécution. Néanmoins, l’ampleur de la mobilisation n’a pas encore été estimée. \"La grève est inégalement suivie\", a pourtant confié Thierry Pierret, représentant de la CFDT, à l’AFP. Avant d’ajouter que \"Pendant qu\'on se mobilise sur 630 emplois industriels dans l\'est de la France (en allusion au site ArcelorMittal de Florange, ndlr), dans les banques et assurances, on détruit en silence des milliers d\'emplois, de manière opaque parce qu\'ils s\'arrangent à faire ça sous anesthésie générale\" en \"utilisant les départs naturels\" ou volontaires.Dans un communiqué commun publié fin novembre 2012, les syndicats estimaient que \"Les négociations engagées à marche forcée jusqu\'à mi-janvier ont pour objectif officiel \"d\'anticiper les transformations nécessaires en 2013\", formule politiquement correcte pour désigner la gestion des suppressions d\'emplois à venir dans les services centraux et le réseau\".Une porte-parole de la direction confirme quant à elle à l’AFP qu\'\"il n\'y a pas de plan global de suppressions de postes à l\'échelle du groupe\". Un tel plan, qui a touché 880 personnes dans la banque de financement et d\'investissement, a en effet juste été bouclé.Fermeture de plusieurs agencesLes syndicats s\'inquiètent cependant de l\'empressement de la direction à vouloir engager une GPEC (gestion prévisionnelle de l\'emploi et des compétences), appelée en interne \"accompagnement des évolutions de l\'emploi\". Selon Alain Treviglio de la CFDT, \"la direction a besoin d\'outils pour mener d\'autres restructurations\"(lire Latribune.fr du 21 novembre 2012).Parmi elles, la direction devrait annoncer la fermeture de plusieurs dizaines de guichets lors de la présentation prochaine de son nouveau dispositif de maillage du territoire. \"En 2013, il faudra compter sur les nombreux postes supprimés dans les pôles de services clients et les back-office du réseau. Sans compter sur les fermetures d\'agences et le non renouvellement de certains départs en retraite\", ajoutait Michel Marchet de la CGT.Pas d’augmentation collective de salairesQuant à la revalorisation collective des salaires, elle s’annonce nulle pour la deuxième année consécutive. Et 300 euros de prime sont proposés pour les salaires inférieurs à 36 500 euros annuels, contre une prime collective de 400 euros l’an dernier.Or Frédéric Oudéa, PDG du groupe bancaire, a confirmé qu\'un dividende serait bien versé cette année. \"Si l\'entreprise peut verser des dividendes, les salariés doivent en tirer profit\", affirmait Alain Treviglio.BNP Paribas a quant à elle déjà bouclé ses NAO et décidé d\'une augmentation collective de 0.5% versée en 2013, avec un plancher de 220 euros. Une prime de \"complément exceptionnel d\'intéressement\" de 730 euros bruts sera versée fin décembre. Et une enveloppe dédiée à l\'égalité professionnelle a été dotée d\'un million d\'euros. 
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