L'argent ne fait pas (entièrement) le bonheur

En plein marasme économique et sans réelle boussole, voici que ressurgissent les données du rapport de l\'économiste Joseph Stiglitz qui proposait en 2009 de mettre au point des indicateurs de \"bien-être\" afin de ne pas trop se focaliser sur le seul PIB. Dont acte. L\'Insee a mené l\'enquête en mai 2011 afin de considérer simultanément la plupart des dimensions de la qualité de vie préconisée dans le rapport. Résultat : \"les adultes vivant en France métropolitaine déclarent en 2011 un niveau moyen de satisfaction dans la vie de 6,8 sur une échelle allant de 0 à 10\", écrit l\'Institut de la statistique. Et \"si 13% d\'entre eux estiment leur bien-être à 9 ou 10, ils sont 7% à le situer à moins de 5 sur l\'échelle de satisfaction\", précise l\'Insee.Ils sont 22,5% \"parmi les personnes les plus modestes\" à être peu satisfaits de leur vie tandis qu\'à l\'opposé, 23,4% des personnes les plus satisfaites appartiennent à un ménage à hauts revenus. Pour autant, malgré \"le fort effet apparent du revenu\" sur le sentiment de bien-être, \"les écarts de bien-être ne se réduisent pas à des écarts de ressources\", note l\'Insee. Ce ne sont donc pas seulement les restrictions monétaires, contraintes financières ou faibles revenus, qui vont de pair avec une moindre satisfaction, poursuit l\'Insee, qui relève que d\'autres aspects de la qualité de vie, comme la faiblesse des liens sociaux ou le stress dans la vie courante, jouent autant, voire davantage que les contraintes financières. Les difficultés liées à la santé, au logement, et à l\'insécurité physique et économique, coïncident également avec une plus faible satisfaction. En revanche, la perception de la qualité de l\'environnement ou celle de tensions dans la société n\'ont pas d\'influence significative sur le bien-être ressenti.L\'enquête aborde aussi \"pour la première fois en France\" la question des risques psychosociaux au travail, qui \"vont de pair avec un moindre sentiment de bien-être\". Il apparaît que le mal-être au travail ne se substitue pas au mal-être émotionnel de la vie courante, \"mais peut au contraire venir s\'y ajouter\". L\'impact des risques psycho-sociaux au travail est ainsi comparable à celui des problèmes de santé physique, mais tout de même moins fort que ceux des contraintes financières, de l\'isolement social et du stress de la vie courante. Il n\'en reste pas moins que le bien-être des actifs occupant un emploi est plus dépendant des contraintes financières que pour l\'ensemble de la population : « l\'existence de telles contraintes diminue tout particulièrement la probabilité des personnes en emploi de faire état d\'un bien être élevé ». Façon de dire que l\'envolée du chômage et la cohorte de plans sociaux menacent, telle une épée de Damoclès, le bien être des salariés. En ce début d\'année, le sentiment d\'insécurité économique nourrit plus que jamais le mal-être Français.  
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