Le rapport sur l'emploi américain déçoit, le dollar tient bon

L'offensive française contre le dollar, qui s'est déroulée tout au long de la semaine, a cela de surprenant qu'elle intervient en pleine phase de reprise de la monnaie américaine. Et pourtant, elle a mobilisé tous les ténors, du président Sarkozy, qui avait estimé mercredi que le désordre monétaire était devenu inacceptable, appelant à l'émergence d'un monde « multimonétaire », à Christine Lagarde qui avait souhaité le lendemain que le G20 se saisisse de la question des changes afin que l'euro cesse de faire les frais de la dépréciation du dollar, pour finir avec François Fillon qui, vendredi, a lancé un plaidoyer pour que les parités monétaires reflètent les fondamentaux. Tout se passe comme si aucun d'entre eux n'avait constaté que, tout au long du mois de décembre, la dérive du dollar qu'ils réprouvaient s'était interrompue, lui permettant de regagner 6 % de sa valeur face à l'euro. Et que justement, le dollar recommençait à « coller » aux fondamentaux, redevenus le principal déterminant des taux de change.Bien que les États-Unis aient conclu sur une note morose une année 2009 délétère pour l'emploi, le dollar n'en a pas moins relativement bien résisté à la mauvaise surprise réservée par les statistiques de décembre. Tout au plus a-t-il cédé le terrain reconquis dans la matinée de vendredi, qui lui avait permis de remonter jusqu'à 1,4280 pour 1 euro, refranchissant momentanément le seuil de 1,43. Mais à ce niveau, le billet vert reste confortablement installé dans l'étroite fourchette dans laquelle il évolue depuis un mois, ce qui indique que le regain de confiance dans les perspectives économiques américaines reste intact. Si la première économie mondiale a détruit 85.000 emplois en décembre, le taux de chômage est resté inchangé à 10 % des actifs et la révision en hausse des chiffres de novembre a atténué la déception. Au lieu des 11.000 emplois détruits, 4.000 postes de travail ont été créés. Les acteurs du marché des changes ont désormais une certitude : on ne reverra pas l'année noire qui vient de s'écouler, où l'emploi a baissé de 3 % aux États-Unis, du jamais-vu depuis 1949 et où en valeur absolue, le nombre d'emplois détruits pendant l'année (4,6 millions) est le plus élevé dans les annales du département du Travail. Christian Parisot, l'économiste d'Aurel BGC, en est persuadé, le rapport sur l'emploi de décembre ne remet pas en cause le scénario de stabilisation du marché du travail : « Pour mémoire, l'économie américaine perdait 691.000 emplois en moyenne par mois au premier trimestre, alors qu'au dernier trimestre 2009, les destructions mensuelles d'emplois sont limitées à 69 000. »I. C.
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