La machine à défiscaliser

Si tous les pays vieillissants ont privilégié fiscalement l'épargne retraite, la France a poussé l'avantage jusqu'à en faire un véritable paradis fiscal. Aussi, plutôt qu'un produit d'assurance contre les naufrages de la retraite, l'assurance-vie est-elle devenue, derrière l'immobilier, l'instrument de gestion patrimoniale favori des Français : ils y ont mis 36 % de leurs placements financiers, soit deux fois plus qu'il y a dix ans. Deuxième dépense fiscaleAu bout de huit ans, les gains sont défiscalisés jusqu'à 9.200 euros par an pour un couple. Et, surtout, chaque bénéficiaire désigné peut recevoir jusqu'à 152.500 euros sans payer de droits de succession. Voilà pourquoi, les Français se sont rués dessus. À commencer par les plus aisés, les 10 % les plus riches détenant 63 % des encours de l'assurance-vie, selon Bercy. Une niche d'envergure donc qui coûte 3,5 milliards d'euros par an au contribuable, ce qui en fait la deuxième dépense fiscale derrière la prime pour l'emploi ! Un régime fiscal français particulièrement avantageux à la sortie du contrat en capital, qu'aucun de nos voisins n'a adopté à cette échelle. V. S.
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