Avec le rachat d'Alico, MetLife devient un géant international

S'adressant fin 2009 à la communauté financière new-yorkaise, Robert Henrikson, le PDG de MetLife, avait prévenu qu'à l'international, « (nos) opportunités étaient immenses ». Lundi, le groupe a enfin annoncé l'opération de croissance externe qu'anticipait Wall Street depuis des semaines : la reprise d'Alico, la division d'assurance-vie d'AIG, pour 15,5 milliards de dollars en numéraire et en titres. Ce « deal », qui doit être bouclé avant la fin 2010, élargira considérablement la présence internationale du numéro un de l'assurance-vie aux États-Unis et au Mexique, désormais amené à croiser le fer avec Axa, Allianz et son compatriote Prudential Financial dans 64 pays.Cinq ans après le rachat de Travelers Life & Annuity auprès de Citigroup, ayant permis à l'assureur de pénétrer les marchés japonais, australien et britannique, MetLife, à pied d'oeuvre dans 17 pays, passe à la vitesse supérieure. « Dans les Bric, nous étions au Brésil, en Inde et en Chine, or cette opération nous apporte la Russie », se félicite Bill Toppeta, le président des activités à l'étranger. MetLife va se renforcer au Japon, où Alico a réalisé 70 % de son résultat d'exploitation avant impôts l'an dernier, ainsi qu'en Europe occidentale, dans les pays de l'Est, au Moyen-Orient et en Amérique latine.faibles redondances« Il est rare qu'une acquisition ait autant de sens stratégique et financier », a renchéri Robert Henrikson alors qu'Alico a dégagé un résultat d'exploitation après impôts de 1,3 milliard de dollars en 2008 et devrait renforcer le résultat d'exploitation de MetLife de 45 à 55 cents par action dès 2011. La direction a averti que cette intégration coûterait entre 300 et 350 millions de dollars répartis sur deux ans et demi et que, compte tenu de faibles redondances, les synergies de coût ne s'élèveraient au mieux qu'à 75 millions de dollars par an. « Cette opération est axée sur la croissance pas sur les économies », note Bill Toppeta, précisant que l'essentiel des 12.000 employés d'Alico seraient conservés.Bien que certains analystes craignent une trop grande exposition d'Alico au Japon, le titre MetLife s'appréciait de 4,6 % à 40,70 dollars à la mi-séance. Les marchés saluent la percée dans les émergents d'un groupe qui a renoué avec les bénéfices au trimestre dernier et n'a pas perçu d'aide fédérale. Bien qu'ayant annoncé, coup sur coup, la cession de ses divisions AIA et Alico pour un total de 50 milliards de dollars, AIG, nationalisé à 80 %, risque en revanche de rester longtemps sous la tutelle du gouvernement américain qui a consacré 182,3 milliards de dollars à son sauvetage.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.