« La concentration du pouvoir pose un problème de gouvernance »

STRONG>Jean-Pierre Denis, président du Crédit Mutuel ArkéaPourquoi les six représentants du Crédit Mutuel Arkéa, dont vous même, ont-ils démissionné de la Confédération du Crédit Mutuel?Michel Lucas, le nouveau président de la Confédération, avait pris devant nous l'engagement de conserver le poste de vice-président de la confédération à Georges Coudray, le président honoraire du Crédit Mutuel Arkéa. Nous avions donc apporté nos voix à son élection en octobre. Il a brutalement rompu cet accord. Il veut constituer un ensemble centralisé. Ce n'est pas notre vision du Crédit Mutuel, ni d'ailleurs la conception historique du Crédit Mutuel. Nous prenons donc nos distances. La concentration des pouvoirs entre les mains d'un seul homme et l'effacement de la Confédération derrière le groupe principal, le Crédit Mutuel Centre Est Europe pose un problème de gouvernance.Allez-vous quitter la Confédération ? Nous ne cherchons pas une séparation de fait ou de droit avec le Crédit Mutuel. Nos 4000 administrateurs et nos collaborateurs sont fiers d'appartenir au groupe. Et la marque joue un rôle essentiel dans la relation de confiance avec nos clients. Qu'allez vous faire ?S'il n'y pas de changement de gouvernance, nous garderons nos distances. Nous n'excluons pas d'apporter nos idées et notre contribution à la Confédération, si c'est dans l'intérêt collectif. Nous sommes une banque de plein exercice avec des filiales, une capacité de refinancement, une capacité à nous développer...Nous attendrons que les circonstances évoluent. Les dirigeants finiront par changer.Cherchez-vous à nouer des alliances avec les cinq autres fédérations du Crédit Mutuel qui ne se sont pas rapprochées du Crédit Mutuel de Strasbourg ? Nous ne cherchons pas à séduire les fédérations les unes après les autres, ni à les rallier. Ne pourraient-elles pas accélérer votre croissance ?Il est plus simple de conclure des partenariats à l'extérieur du groupe. Les accords passés avec Allianz Banque et ING Belgique nous ont apporté, à eux seuls, un million de clients supplémentaires. Et nous avons beaucoup de prospects pour de futurs partenariats. C'est très cohérent avec notre stratégie. Vous avez réalisé plusieurs acquisitions récentes en France, seriez-vous susceptible d'en faire à l'étranger ?Notre stratégie est de travailler avec de grands clients à l'étranger comme nous le faisons avec Banque Accord, filiale d'Auchanque nous accompagnons dans ses activités de moyens de paiement en Espagne, au Portugal et en Europe Centrale. Nous avons aussi des activités en Belgique notamment de banque en ligne mais il s'agit davantage d'un prolongement du marché français. Vous avez racheté depuis 2009, les parts des minoritaires dans vos filiales pour les détenir à 100%. Allez vous faire de même avec Suravenir assurances, votre société d'assurance dommages ?Le Crédit Mutuel Loire-Atlantique Centre Ouest détient 15% de Suravenir Assurances et nous ne sommes pas demandeur d'une prise de contrôle à 100%. Cela dit le dossier n'est pas fermé, il est «ouvrable». C'est une question de prix.
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