Le Brésil prêt à de lourdes représailles commerciales contre les États-Unis

Voitures, bateaux, chewing-gum, méthanol, réfrigérateurs, coton, meubles en plastique, lunettes de soleil, poires, pommes de terre... la liste à la Prévert des produits américains sur lesquels le Brésil est désormais autorisé à augmenter les taxes à l'importation comporte plus de 100 articles, a indiqué lundi le ministre du Commerce brésilien, Miguel Jorge. Le géant sud-américain entend ainsi sanctionner les états-Unis, condamnés en 2004 par l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour les subventions qu'ils accordent à leurs producteurs de coton et la concurrence déloyale qu'ils exercent à l'encontre des producteurs brésiliens sur le marché international.applicables dans trente joursIl y a six ans, le verdict de l'organisation de Genève avait constitué une grande victoire pour le Brésil, qui démontrait ainsi que, bien qu'ils soient la première puissance mondiale, les États-Unis doivent eux aussi se conformer aux règles du commerce. Dès lors, il ne restait plus au Brésil qu'à attendre le délai de rigueur pour être autorisé par l'OMC à appliquer des sanctions, afin de laisser le temps à Washington de réformer son système d'aides aux cotonniers du Texas ou de Géorgie. Les États-Unis n'ayant toujours pas revu en profondeur leurs aides, le Brésil a obtenu ce feu vert en novembre. Il pourra appliquer des droits sur les produits américains compris entre 14 % et 100 % pendant un an. Ces sanctions seront applicables dans trente jours et pourront représenter jusqu'à 591 millions de dollars l'an.À cette somme pourront s'ajouter jusqu'à 238 millions de dollars de sanctions sous forme de non-paiement de droits de propriété intellectuelle sur des biens ou services, dont la liste devrait être publiée le 23 mars et pourrait inclure les produits pharmaceutiques ou la musique. Au total, les sanctions commerciales pourraient donc atteindre jusqu'à 829 millions de dollars contre les États- Unis.La balle est dans le camp de la Maison-Blanche, qui doit passer par le Congrès pour réformer en profondeur son régime d'aides. Mais à huit mois des élections de mi-mandat, peu d'élus se risqueront à contrarier le lobby cotonnier. ?
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