L'idée d'un Fonds monétaire européen séduit la zone euro

Et si la crise grecque permettait de renforcer l'intégration économique et fiscale de la zone euro ? L'idée d'un Fonds monétaire européen (FME), inspirée du Fonds monétaire international (FMI), prêteur en dernier ressort d'États virtuellement en faillite, est bien partie pour devenir réalité. La proposition avancée dimanche par le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, et soutenue par Paris était lundi reprise par Bruxelles. « La Commission [européenne] est prête à proposer un tel instrument européen qui a le soutien des membres de la zone euro », a déclaré le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn. Toutefois, si un accord de principe des États membres semble acquis, le statut et les modalités de fonctionnement d'un éventuel FME restent à définir. Le débat risque d'être rude et long, « plusieurs années », indiquait une source française. Outre les obstacles politiques et institutionnels, certains membres, dont la situation financière est délicate, pourraient être rebutés par les conditions d'octroi des aides. En effet, et les Allemands y tiennent, elles devront être strictes et le cas échéant se traduire par l'adoption de réformes impopulaires et d'économies budgétaires douloureuses sous peine de sanctions (lire ci-contre). Sans compter l'opposition de certaines institutions. Le FMI attendait de connaître les détails du projet pour se prononcer, mais y voyait déjà une concurrence à sa mission, tandis que la Banque centrale européenne (BCE), par la voix de son économiste en chef, l'Allemand Jürgen Stark, rejetait le principe d'un tel Fonds, qui pourrait affecter la confiance en l'euro en diluant les responsabilités de chaque membre.deuxième acte Par ailleurs, des États font leurs propres propositions. La Belgique suggère de gérer en commun les dettes des pays membres, et l'Eurogroupe, par la voix de son président, Jean-Claude Juncker, avance l'idée d'une agence de notation européenne, censée relativiser l'avis des trois grandes agences de notation anglo-saxonnes, qui avaient mis le feu aux poudres en dégradant la note de la dette souveraine grecque.En attendant, la Grèce ne pourra pas bénéficier de cet hypothétique fonds pour régler ses problèmes. « Nous avons assisté à la fin du premier acte de cette tragédie grecque. Le deuxième acte se jouera probablement lorsque les marchés commenceront à s'inquiéter des autres pays périphériques. L'Espagne et le Portugal pourraient retenir l'attention des investisseurs, même si les gouvernements concernés travaillent à l'élaboration de plans budgétaires », avertit David Shairp, chez JP Morgan Asset Management.
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