À la niche, le bouclier

Est-ce l'air du plateau des Glières?? Pour son pèlerinage annuel en Haute-Savoie, sa roche de Solutré, Nicolas Sarkozy a ouvert une brèche dans le bouclier fiscal qu'il tente désespérément de maintenir contre les assauts de la gauche et d'une partie de sa majorité. En suggérant « un prélèvement spécifique sur une catégorie de population » (drôle d'expression?!) pour que la réforme des retraites soit « perçue comme absolument juste », l'Élysée a ouvert la porte, osons le mot, à un impôt sur les riches. Quelle que soit sa forme, prélèvement social ou fiscal, cette taxe concernera sans nul doute les quelques milliers de contribuables fortunés qui ont usage du bouclier fiscal. Au-delà donc de la barre des 50 %. Celui là-même qui a déclaré?: « Je n'ai pas été élu pour augmenter les impôts » vient de réaliser qu'il était impossible de faire une réforme juste sans faire contribuer cette « catégorie de population » qui menace de choisir l'exil fiscal. Cette concession élyséenne n'est que la première d'une longue série. Après les retraites, il y aura la dépendance, puis les 40 milliards d'euros de dette de la Sécu... Qui sera concerné par l'impôt retraite?? Comme l'a révélé le nouveau président socialiste de la commission des Finances, Jérôme Cahuzac, l'essentiel des revenus protégés par le bouclier ne proviennent pas du travail, mais de la détention d'un patrimoine élevé. Il est donc démontré qu'il s'agit principalement d'un instrument de protection de la rente, à rebours de la vulgate sarkozienne qui voulait revaloriser le travail. De sorte que, suivant son propre raisonnement, c'est aux revenus du capital que Nicolas Sarkozy devrait s'attaquer en priorité. À moins que les traders et les retraites chapeau ne soient aussi dans le collimateur?! Et ce n'est pas fini. Place maintenant à la chasse aux niches fiscales et sociales qui vont être rabotées de 6 milliards d'euros en trois ans. Cela va faire très mal dès le prochain budget. Ayons donc une pensée émue pour le pauvre François Baroin, nouveau ministre des comptes publics. Charger un chiraquien de faire passer la pilule des hausses d'impôts, voilà une habileté toute [email protected] philippe mabille
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.