Le thriller grec

Nous en sommes au moment fatidique : le héros est coincé sur une corniche au bord du vide, ses ennemis le canardent de partout, il est blessé et perd son sang. Au cinéma, on n'aurait pas trop peur, sachant qu'il va être sauvé d'une façon ou d'une autre. Mais dans le thriller grec qui se joue sous nos yeux, on ne voit pas trop d'où pourrait venir le salut. Le gouvernement grec assurait hier n'avoir aucun besoin d'activer le plan d'aide UE-FMI décidé le 25 mars. Jean-Claude Trichet, président de la BCE, déclarait qu'il était « hors de question » que la Grèce fasse défaut. Mais rien ne semble en mesure de calmer la mitraille des analystes qui affirment, eux, que la Grèce fera défaut un jour ou l'autre : du coup, les taux d'intérêt sur la dette grecque montent au ciel, réduisant à néant les efforts d'assainissement promis par Athènes. De surcroît, les capitaux fuient les banques grecques. Si l'Allemagne, maître de l'euro, refuse de se solidariser avec la Grèce, que peut-il se passer ? C'est exactement la question que posent les marchés. Un défaut d'un membre de la zone euro porterait un coup fatal à la crédibilité de l'ensemble ; une intervention massive du FMI poserait un grave problème politique à l'Union européenne ; si Athènes était contrainte de renoncer à l'euro, la spéculation chercherait frénétiquement d'autres maillons faibles ; si un pays ou un groupe de pays se portaient acheteurs de la dette grecque, c'est leur propre notation qui risquerait d'être dégradée... On cherche un scénariste pour imaginer la solution miracle. Jean-Claude Trichet ? Et pourquoi pas ? Au début de la crise financière, il avait choisi l'arme « non conventionnelle », avec succès. [email protected] Sophie Gherard
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