Les entreprises « stressantes » ne seront pas stigmatisées

Changement de méthode. Alors que son prédécesseur, Xavier Darcos, avait opté pour la pratique anglo-saxone du « name and shame » (nommer et faire honte) pour inciter les grandes entreprises à débuter des négociations sur le stress au travail, Eric Woerth, nouveau ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique ne devrait pas y donner suite. S'il ne l'a pas dit publiquement, son ministère le confirme.Cela ressemble à un enterrement de première classe pour cette nouvelle pratique mise en oeuvre sur le site www.travailler-mieux.gouv.fr. Celui-ci avait publié le 18 février dernier le classement des entreprises de plus 1.000 salariés, bonnes et mauvais élèves, en matière de lutte contre le stress au travail. Les entreprises qui avaient jusqu'au début du mois de février pour engager des négociations sur le sujet, avaient été affublées d'un feu vert, orange ou rouge en fonction de l'avancée des discussions.Cette décision a été prise en octobre 2009, après la vague de suicides et de souffrance au travail à France Télécome;lécom. Mais face aux critiques émanant de plusieurs entreprises, le ministre avait dû, dès le lendemain, faire marche arrière. Et aujourd'hui seule est visible la liste des bons élèves.bilan socialEric Woerth va demander aux entreprises de plus de 1.000 salariés de bien débuter des négociations sur le stress au travail... et d'intégrer ces négociations dans leur bilan social, a-t-il annoncé mercredi à l'Assemblée nationale. Interrogé par la député Jacqueline Fraysse (PCF), Eric Woerth a assuré qu'il serait « très vigilant sur les risques psychiques et les risques physiques que prennent les salariés ». Il demandera aussi aux entreprises « de faire figurer dans leur bilan social le fait qu'il y ait ou pas de négociations sur le stress ». Le bilan social est obligatoire pour toutes les entreprises de plus de 300 salariés.Sur ce sujet sensible, où les rapports (Pénicaud-Lachmann-Larose, etc) et les missions (comme celle des députés Poisson et Touraine sur les prévention des risques psychosociaux) foisonnent, la méthode Woerth s'avère plus « classique ». Elle tranche avec la méthode Darcos, qui avait sensiblement irrité l'Elysée. Mais séduit nombre de professionnels qui interviennent dans les entreprises pour les sensibiliser au stress professionnel, dont le coût social est estimé en 2007 entre 2 et 3 milliards d'euros, selon une étude menée par l'Institut national de la recherche et de la sécurité (INRS) en collaboration avec Arts et métiers ParisTech.
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