La rémunération des dirigeants de BP montrée du doigt

Du fil à retordre. C'est en substance ce à quoi s'attend la direction de BP, la semaine prochaine, Jeudi 15 avril précisément, lors de son assemblée générale annuelle. Au coeur des sujets qui fâchent : les salaires des dirigeants. La problématique est revenue cette semaine sur le devant de la scène après qu'une société de conseil aux actionnaires institutionnels, PIRC (Pensions & Investment Research Consultants) a recommandé de voter contre le rapport sur les rémunérations. Dénonçant dans une note le manque de transparence du groupe, le cabinet estime que les salaires proposés au titre du dernier exercice sont excessifs. Il pointe notamment du doigt le comité des rémunérations qui dispose du droit de passer outre certaines conditions de performance pour accorder, malgré tout, des bonus aux dirigeants du groupe. Une pratique que la société de conseil estime « contraire aux bonnes pratiques ». Un avis que, bien entendu, BP réfute, arguant que l'exercice écoulé a été « une année de performance extraordinaire ». En termes de profits, la compagnie britannique ne s'en est pas si mal sortie puisque avec un résultat net de 16,6 milliards de dollars (en hausse de 4 % par rapport à 2008), elle affiche le deuxième plus gros bénéfice du secteur derrière Exxon. Certes, le directeur général, Tony Hayward, a vu l'an dernier sa rémunération (en numéraire et en actions) grimper de 41 %, là où celles des autres dirigeants ont progressé de 7 à 16 %. Dans ces conditions, il y a fort à croire que l'avis du cabinet de conseil ne restera pas lettre morte. Car au-delà du manque de transparence entourant les critères de calculs retenus pour calculer les bonus, le dernier dividende trimestriel versé était en baisse de 12 %. En outre, les actionnaires de la compagnie n'en sont pas à leur premier coup d'éclat sur les rémunérations. Une fronde contre les dirigeants l'an dernier avait motivé 40 % d'entre eux à voter contre le rapport sur les rémunérations. Du coup, il se pourrait que BP se retrouve cette année dans le même cas que Shell l'an dernier. Devant faire face à 60 % de récalcitrants, la compagnie anglo-néerlandaise avait été alors contrainte de revoir sa politique de calcul de bonus en actions.BP n'est donc pas au bout de ses peines. D'autant qu'il doit parallèlement faire face à la grogne de 150 actionnaires qui dénoncent la décision du groupe d'investir dans un projet controversé de sables bitumineux au Canada en raison des conséquences pour l'environnement. Gaël Vaut
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