Colette Fellous, « Dalida s'est arrêtée pour durer »

«C'est l'histoire d'un amour » que raconte Colette Fellous dans « Pour Dalida ». L'amour de la maman de l'auteur pour la chanteuse. L'amour de Colette pour sa mère. L'amour de Dalida et de l'écrivain, méditerranéennes à jamais, pour la France. Défiant les règles de la biographie, mêlant sa vie à celle de l'artiste qu'elle débarrasse de « tout ce fatras psychologique de femme vouée au malheur », Colette Fellous approche Dalida au plus près. Et livre un merveilleux ouvrage d'où s'échappe une inoubliable bande-son. Comment avez-vous pensé ce livre ?J'ai d'abord voulu faire une biographie en bonne et due forme. Mais Dalida m'y apparaissait étouffée par sa légende. Alors, je me suis rabattue sur le lien que j'avais avec elle à travers mes propres souvenirs. Sa voix a été un outil de voyage dans le temps. Je me suis retrouvée en Tunisie avec ma mère qui adorait Dalida. Et j'ai fait le livre que cette dernière aurait écrit. Ce qui m'a donné une grande liberté pour construire un ouvrage hors des sentiers balisés de la biographie. J'ai aussi voulu rendre hommage à la chanson populaire qui fixe notre mémoire intime et historique.Comment avez-vous travaillé ?Je me suis enroulée dans sa voix dont les nuances m'ont permis de comprendre qui elle était vraiment. J'ai aussi beaucoup regardé des documents d'archives télé pour percer sa fragilité intérieure et sa force sans être encombrée de ce que l'on me disait d'elle. Ensuite, il a fallu trouver un style - sans pathos - et une forme, qui disent cela. Alors j'ai éclaté les éléments biographiques comme une mosaïque.Si Dalida appartient à votre mère, quelle part de la chanteuse gardez-vous ?Sa gaieté. De ses chansons les plus tristes, je retiens d'abord son élan de vivre. Je garde aussi sa confiance et son courage. Il en fallait pour quitter l'Égypte, si jeune. J'y retrouve d'ailleurs une part de moi-même, ayant quitté la Tunisie à 17 ans. Enfin, je me sens proche d'elle dans son rapport à la Méditerranée. Elle a gardé son accent, chanté en arabe. J'aime cette fidélité.Comment expliquez-vous qu'elle soit aujourd'hui adulée de tous ?Elle s'est construite une image de star qu'elle a d'ailleurs payée de sa vie. Une star traverse le temps. Mais Dalida a beaucoup souffert pour le faire. Et ensuite, il fallait qu'elle arrête pour durer.À l'issue de ce livre, avez-vous une autre image de Dalida ?Je crois que j'ai tout compris. Même son dernier acte. À mes yeux, il n'est pas tragique mais logique. Elle refermait un cercle de son existence. Comme si elle était finalement plus grande que ce que la vie lui donnait.Propos recueillis par Yasmine Youssi
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