Les monopoles garderont une longueur d'avance

Pour la Française des Jeux et le PMU, l'ouverture à la concurrence des jeux en ligne est une piqûre d'insecte?: ça gratte mais cela ne rend pas malade. Presque un non-événement. Tout d'abord, l'offre de jeux en ligne existe déjà. Plus de 20.000 sites illégaux sont accessibles aux joueurs français. La loi vise à rendre légale cette offre. Les deux acteurs historiques sont habitués à la concurrence.L'enjeu est limité pour eux. Certes, sur le papier, 100 % de l'offre du PMU est désormais en concurrence. Mais cette dernière sera concentrée sur Internet puisque le réseau physique des détaillants, du PMU comme de la FDJ, reste sous monopole. Le PMU explique que les paris autres que ceux sur les courses de chevaux ne représenteront jamais plus de 10 % de son activité (9,3 milliards d'euros en 2009). De son côté, la FDJ conserve l'exclusivité des loteries en France. C'est-à-dire que sur ses 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires, seuls 8 % de son activité sont désormais en concurrence. Surtout, ils disposent, grâce à leur monopole, des fonds pour acheter de la part de marché, et n'ont pas attendu pour nouer et verrouiller des partenariats avec les grands médias (TF1, RTL, Canal Plus, France Télévisions...).661 millions d'euros de parisLe PMU revendique aujourd'hui 400.000 joueurs inscrits sur sont site. En 2009, 661 millions d'euros de paris sur les courses ont été enregistrés sur son site et, grâce à une offre étendue aux paris sportifs et bientôt au poker, il s'est fixé un objectif de 900 millions d'euros de mises en ligne pour 2010. Philippe Germond, le président du PMU, répète qu'il veut classer le PMU parmi les trois premiers acteurs de paris sportifs en ligne, « peut-être pas à la troisième place ».La FDJ n'a pas su profiter aussi bien de son monopole. Son activité en ligne dépasse à peine 300 millions d'euros, dont seulement 43 millions d'euros dans les paris sportifs et 273 millions dans les loteries. « Nous allons lancer une offre de paris en direct, qui représente en général 40 % des mises. Cela nous était interdit jusque-là. Nous proposons 7 sports. Nous allons passer à 15 sports », indique Antoine Beghin, le responsable des paris sportifs. La FDJ a déjà 140.000 joueurs sur Internet et compte recruter entre 10.000 et 20.000 joueurs pendant la Coupe du monde.En comptant son réseau, l'ex-monopole espère attirer 100 millions d'euros de mises sur un mois. La FDJ réalise déjà sous sa marque Lotofoot une activité de 783 millions d'euros dans les paris sportifs. Et espère collecter 1 milliard d'euros de paris cette année, selon Christophe Blanchard-Dignac, président de la FDJ. S. C. et H. D.
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