Et si les vrais gagnants de l'ouverture étaient les groupes de médias  ?

Depuis des mois, les médias attendent avec impatience la manne des paris en ligne. Combien va-t-elle représenter ? Les renseignements téléphoniques, qui s'étaient ouverts à la concurrence il y a quatre ans, avaient représenté 42 millions d'investissements en spots TV la première année. Cette fois, Zenith Optimedia prévoit des dépenses publicitaires de 80 à 100 millions d'euros par an, et NPA de 200 à 250 millions d'euros brut. Le PDG du PMU, Philippe Germond, interrogé par les analystes d'Oddo, les a évaluées à 150 millions d'euros, en estimant que les acteurs les plus sérieux investiront chacun 10 à 20 millions. Le PMU, qui dépense déjà 16 à 17 millions d'euros par an en campagnes publicitaires, compte doubler sa mise. Il s'est réservé les spots autour des matchs de l'équipe de France de football qui seront sur TF1. La Française des Jeux, qui va dépenser 4 à 5 millions d'euros sur deux mois, sponsorise un programme court à 12?h?55 sur TF1, est partenaire de France Télévisions et de Canal Plus, et a acheté des espaces pendant les matchs.Détenteur des plus belles affiches, TF1, qui a fixé à 300.000 euros le prix du spot dans l'hypothèse où la France serait en finale, n'a pas hésité à faire monter les enchères et à choisir ses clients. « TF1 nous avait demandé de poser des options autour des Bleus, puis nous a finalement dit qu'ils étaient réservés aux sponsors. C'est surprenant qu'ils refusent des nouveaux entrants », indique Christophe Blot, à la tête de Sajoo (du groupe Amaury).Même difficulté chez Betclic, qui a eu une version un peu différente. « TF1 ne voulait pas nous vendre de l'espace sous prétexte que nous n'étions pas sûrs d'avoir l'agrément. Finalement, on a eu du mal, mais on a réussi à en avoir », explique-t-on en interne.joli casse-tête Bonne nouvelle pour les diffuseurs, le CSA, qui comptait au départ bloquer toute campagne en journée jusqu'à tard en soirée, a finalement décidé de limiter l'exclusion aux programmes destinés aux mineurs. Mais ces programmes ne sont pas définis juridiquement, et donc les règles du CSA sont déjà un joli casse-tête pour les annonceurs. « Cela a été très compliqué de poser des options médias. Pour rester dans la légalité, on a dû éliminer des spots par défaut, comme les programmes après ?Téléfoot? », indique Caroline de Fontenay, d'Eurosportbet.Pour Oddo, « ces décisions peu restrictives constituent une nouvelle particulièrement bonne pour les TV. En revanche, les effets positifs sur la radio pourraient être plus limités. En effet, l'obligation de passer des mentions légales à l'oral, et notamment en ce qui concerne la santé publique (risque de dépendance, de surendettement, de divorce, de dépression, etc.), pourrait freiner les investissements publicitaires en radio ». S. C. et J. H.
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