L'américain Coach marche sur les plates-bandes de Louis Vuitton en France

La première boutique Coach a ouvert samedi dernier à l'entrée du Printemps Haussmann. Selon Christophe Chaix, directeur des ventes internationales de ce roi américain du sac de luxe pas cher, les deux premiers jours de vente sont bons. « Je suis content de voir que 50 % de notre chiffre d'affaires s'est fait avec les Français alors qu'ils ne connaissent pas encore la marque et ne représentent que 30 % des ventes à cet étage », s'est-il réjoui. Mais la vraie source de satisfaction de cet ancien d'Hermès et de Van Cleef est d'ouvrir le deuxième plus grand « shop-in-shop » du Printemps, après celui de Louis Vuitton qui doit être inauguré dans les prochaines semaines. « Leur boutique fera 450 m2, la nôtre fait 160 m2, soit deux fois plus grande que celle, voisine, de Longchamp et trois fois plus que Lancel », continue-t-il. Pourtant, selon nos informations, Louis Vuitton a tout essayé pour réduire la visibilité de ce nouvel entrant. Bernard Arnault est même intervenu personnellement auprès du PDG du grand magasin, Paolo De Cesare, menaçant d'interrompre ses propres travaux d'ouverture. Sans succès. « Nous avions négocié bien en amont », ex- plique le directeur international de Coach. Le petit dernier a de quoi énerver. Déjà leader de la maroquinerie aux états-Unis et numéro deux au Japon derrière... Louis Vuitton, il est aussi dans le top cinq des meilleures ventes de tous les pays d'Asie où il s'implante. Son chiffre d'affaires explose depuis dix ans, passant de 500 millions de dollars en 1999 à 3,4 milliards aujourd'hui. à Shanghai, il vient d'ouvrir sur la principale artère du luxe, Huai Hai road, partageant son angle de rue avec Hermès, Cartier et Louis Vuitton. Fabrication chinoiseUn voisin gênant car Coach est à la maroquinerie ce que Mauboussin est à la joaillerie. La marque n'hésite pas à faire fabriquer en Chine dans des dizaines d'ateliers sous-traitants. « Ce n'est pas du luxe », s'énerve-t-on dans l'entourage de LVMH. « La plupart de nos concurrents viennent frapper à la porte des mêmes ateliers », rétorque Christophe Chaix. Du coup, les prix (150 à 600 euros le sac) sont deux fois moins élevés que les entrées de gamme des concurrents et la marge opérationnelle, de 30 %, est supérieure à celle de Gucci ou Hermès. Après l'Amérique et l'Asie, Coach met donc le cap sur l'Europe avec une priorité sur la France, où il ouvrira 14 corners sur trois ans en partenariat avec le Printemps. Louis Vuitton et les autres n'ont qu'à bien se tenir, d'autant plus que, comme chez Zara, les collections sont ici renouvelées par tiers tous les mois, contre deux à quatre fois par an dans la majorité des grandes maisons.
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