Le PS adopte son projet de rénovation dans la douleur

Aux 200.000 militants socialistes désormais d'avaliser, le 24 juin, le projet de rénovation de leur parti adopté mardi soir par le Conseil national du PS, le « parlement » du parti réuni à la Mutualité à Paris. Martine Aubry, la première secrétaire, qui a fait de la rénovation interne l'un des « marqueurs » de son action de rénovation depuis son arrivée, peut s'estimer satisfaite. Mais entre le Bureau national du PS de mardi dernier et le Conseil national d'hier soir, on est passé du consensus au compromis. Il faut dire qu'en une semaine, la grogne des « quadras » face au « pacte de non agression » entre DSK, Aubry et Royal, la question du calendrier des primaires et la querelle autour du non-cumul des mandats ont permis aux socialistes de renouer avec leur sport favori, la désunion. Concernant les primaires, le calendrier arrêté la semaine dernière par les dirigeants socialistes a pourtant été adopté, mais à la majorité seulement. Elles auront bien lieu à l'automne 2011, et non avant l'été comme l'auraient souhaité les partisans de François Hollande et les « petits » candidats annoncés comme Manuel Valls ou Pierre Moscovici. Elles se dérouleront sur six semaines et en deux tours espacés de 15 jours. Les dates exactes seront arrêtées lors d'un bureau national début 2011. « Grand bazar »Elles seront « ouvertes » puisque, pour y participer, il suffira d'être inscrit sur une liste électorale, de s'engager par écrit à « soutenir les valeurs de la gauche » sans forcément être militant, et de verser un don de 1 euro minimum...Les candidats à ces primaires devront obtenir un parrainage d'élus nationaux ou locaux socialistes. Un congrès du parti devrait être organisé au lendemain de la désignation du candidat afin d'avaliser l'ensemble du programme officiel du PS. Même si le nouveau candidat a tout loisir de s'asseoir dessus comme l'ont toujours fait les prétendants socialistes à l'Élysée...En revanche, la règle du non-cumul entre un mandat parlementaire et une fonction exécutive - que souhaitait imposer Martine Aubry dès 2011, même en l'absence de loi - continue de faire des vagues dans les rangs, en particulier chez les notables locaux. Quelques heures avant le Conseil national, Jean-Pierre Bel, le président du groupe PS du Sénat, très hostile au projet, estimait dans une interview au « Monde » que la direction du parti était « en train d'organiser un grand bazar ». À l'unanimité, les 116 sénateurs socialistes ont d'ailleurs voté une motion s'opposant au projet d'Aubry. Patron des députés socialistes, Jean-Marc Ayrault a estimé, lui, que le vote des militants en faveur du non cumul devait être respectée mais pas appliquée avant la présidentielle. Le Conseil national devait finalement confirmer le principe du non cumul immédiat, sauf pour les sénateurs...
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