Les travailleurs handicapés moins touchés par la crise

Les salariés handicapés ont mieux résisté à la crise que les valides. La bonne nouvelle a été annoncée mardi par l'Agefiph, le fonds de développement de l'emploi des personnes handicapées, créé par la loi du 10 juillet 1987 et alimenté par les contributions versées par les entreprises de plus de 20 salariés qui ne comptent pas 6 % de personnes handicapées à leur effectif. Fin 2009, le nombre de demandeurs d'emploi handicapés de catégories A, B, C (immédiatement disponibles et recherchant un CDI, un CDD ou un temps partiel) s'élevait à 250.256, soit une progression deux fois moins rapide (+ 9,5 % en un an) que pour le « tout public » (+ 18,2 %, à 4.139.879).Pour l'Agefiph, cette situation s'explique notamment par les effets de la loi de 2005 qui a porté les sanctions à 1.500 fois le smic horaire par travailleur handicapé pour les entreprises n'ayant réalisé aucune embauche pendant plus de trois ans. Fin 2009, le volume d'entreprises à « quota 0 » qui se trouvaient en risque de surcontribution en 2010 a reculé de 65 % (seules 8.000 petites entreprises n'avaient rien fait). Et devrait atteindre 80 % lorsque les entreprises comptant entre 20 et 49 salariés auront épuisé le délai supplémentaire (jusqu'à la fin juin) qui leur avait été accordé pour se mettre en conformité avec la loi. Un bilan est prévu en septembre.Dans le même temps, grâce aux actions menées sur le terrain par l'Agefiph, « la collecte des contributions versées par les entreprises assujetties à l'obligation d'emploi enregistre une baisse significative passant de 606 millions d'euros en 2007, à 574 millions d'euros en 2009 », s'est félicité Jean-Marie Faure, président de l'Agefiph. Conséquence, l'Agefiph entend tenir compte du « processus vertueux des entreprises », explique Pierre Blanc directeur général, et a décidé de revoir à la baisse au 1er juillet les montants des aides destinées aux entreprises. Ainsi, la prime initiative emploi (PIE) pour l'embauche d'un salarié handicapé passera de 6.000 à 3000 euros. Isabelle Moreau
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